Dix associations d'aide aux migrants de Calais ont annoncé vendredi déposer une requête devant le juge des référés du tribunal administratif de Lille afin qu'il enjoigne les autorités à renforcer les points d'eau et les sanitaires, à leurs yeux "loin d'être suffisants".
Déjà saisi en référé par 11 associations le 26 juin 2017, le tribunal administratif de Lille avait ordonné la mise en place de mesures pour leur venir en aide, comme la création de points d'eau et de sanitaires. Le Conseil d'État avait validé ces mesures, contestées par le gouvernement, un mois plus tard. "Si des points d'eau, des latrines et un dispositif de douches ont été tardivement installés, ils sont loin d'être suffisants et les modalités d'accès à ces dispositifs en réduisent l'effectivité", plaident vendredi les 10 associations dans un communiqué.
"Depuis des mois, les associations ne cessent d'indiquer, lors de rencontres avec le préfet du Pas-de-Calais, l'impérieuse nécessité d'augmenter les capacités de ce dispositif en augmentant le nombre de points d'eau et les horaires d'ouverture, et en facilitant les modalités d'accès aux dispositifs de douche", ajoutent-elles.
"Situation critique"
Les associations, parmi lesquelles l'Auberge des migrants et le Secours catholique, soulignent qu'elles doivent elles-mêmes "apporter de l'eau, énormément d'eau", en "bidons et bouteilles" pour "pallier les carences de l'État"."La situation, depuis plusieurs mois, est critique. L'absence de prise en compte des besoins fondamentaux des personnes a des conséquences graves : la soif, le manque d'hygiène notamment, en plus de l'insécurité matérielle dans laquelle elles se trouvent, ont des répercussions sur la santé des personnes exilées", écrivent les associations.
Le 13 juillet, plusieurs de ces associations avaient annoncé boycotter à l'avenir les réunions organisées par la préfecture afin de protester contre la "dégradation" de la situation. Elles avaient cité, outre le problème de l'eau, des insuffisances d'information aux migrants, de traducteurs ou encore des "violences policières persistantes".
Le préfet avait déclaré à l'AFP que "l'État assur(ait) un socle humanitaire complet à destination de la population migrante", comme des maraudes d'information, la distribution de repas, l'accès à des douches et des consultations médicales gratuites.