Le préfet a décidé de reconduire l'interdiction aux associations non-mandatées par l'État de distribuer des denrées alimentaires aux migrants à Calais. Une décision motivée selon lui par des "troubles à l'ordre public" et pour éviter les attroupements en raison de la crise sanitaire.
Le préfet du Pas-de-Calais, Louis Le Franc, a prolongé l'interdiction aux associations non-mandatées par l'Etat de distribuer des denrées alimentaires aux plus démunis et aux migrants dans le centre-ville de Calais jusqu'au lundi 3 mai.
Cette interdiction, mise en place depuis le 11 septembre vise "toute distribution gratuite de boissons et denrées alimentaires sur certains lieux du centre-ville et du secteur Beaumarais", explique le préfet dans un communiqué.
Un seul opérateur mandaté par l'État
Seul l'opérateur La Vie Active, mandaté par l'État, est autorisé à effectuer des "maraudes alimentaires permettant une distribution de repas mobile afin d'aller à la rencontre des migrants à proximité des lieux de vie recensés".
Selon la préfecture, "les troubles à l'ordre public" provoqués par la distribution gratuite de nourriture et afin de "limiter le plus possible les situations où ces populations sont amenées à se rassembler" sont les raisons pour lesquelles ces distributions sont très limitées et encadrées.
Interrogée par France 3 Nord Pas-de-Calais il y a quelques mois sur la courte temporalité d'une interdiction à l'autre, la préfecture arguait que "tout acte administratif doit être motivé et limité dans le temps" et que la décision d'interdire la distribution de denrées "par des associations non mandatées par l'État en certains lieux du centre-ville de Calais est donc réexaminée à intervalles réguliers afin de savoir si elle est toujours adaptée".
1030 repas distribués chaque jour
Depuis le mois de mars 2021, "1030 repas ont été distribués en moyenne chaque jour par l’opérateur de l’État", affirme la préfecture. Les services de l’Etat, eux, estiment qu'un millier de migrants présents à Calais et dans les environs espèrent gagner le Royaume-Uni par la mer.
En septembre dernier, lors de la première annonce d'interdiction, de nombreuses associations avaient saisi le Conseil d'Etat. La plus haute instance du pays notait alors que "que cette interdiction n’empêche pas les associations de réaliser leurs missions à proximité immédiate du centre-ville" et que "l’interdiction de distribution est strictement limitée aux zones définies par le préfet".