Depuis 10 ans, le Dundee Lorette, bateau de pêche construit en 1934, est restauré sur le chantier naval calaisien de la Fédération régionale pour la culture et le patrimoine maritimes. Grâce au travail d'un charpentier de marine et de bénévoles, l'étrave du navire vient d'être changée.
Le Dundee Lorette est conservé et restauré dans un chantier naval à Calais, et c'est un travail titanesque ! Désarmé il y a 50 ans, le bateau est bichonné depuis une dizaine d'années par des bénévoles de l'association éponyme et des professionnels.
Et pour la confection de la dernière pièce en date, l'étrave, il aura fallu plusieurs mois de travail. Un morceau de chêne de la fôret de Clairmarais de cent kilos et trois mètres de long. L'étrave, pièce majeure d'un navire, celle qui sert à fendre les flots, tout un symbole. A l'abri des regards, dans le hangar non loin du port, le bateau se refait une beauté et première étape de l'opération du jour : le démontage de l'ancienne pièce.
Le plus ancien voilier navigant du Nord Pas-de-Calais
"Symboliquement, c'est un moment fort. Et c'est une pièce très minitieuse à réaliser dans laquelle il y a beaucoup d'entailles. Le profil de la nouvelle pièce a été un peu modifiée parce que le chantier est suivi par un architecte naval. On est au plus proche de la forme d'origine du bateau", explique Xavier Maintenay, charpentier de marine pour la Fédération Régionale pour la Culture et le Patrimoine Maritimes (FRCPM).
Pêche aux poissons plats et chalutage à la crevette et construit en 1934 à Ostende, le Dundee Lorette a navigué pendant 30 ans. Depuis plus de dix ans, le navire, unique dans la région est remis en état afin de lui redonner sa place dans le patrimoine maritime français.
Pour sauvegarder ce patrimoine, de nombreux bénévoles se retrouvent sur le chantier une fois par semaine et ne boudent pas leur plaisir en ce jour symbolique : "On est un des rares chantiers en France à avoir changé tous les éléments primordiaux sur un bateau. C'est une satisfaction. Nous ne sommes pas des professionnels mais avec la passion on arrive à faire de belles choses", sourit Gérard Calon, bénévole.
Au fil du temps et des financements, le Dundee Lorette a retrouvé sa colonne vertébrale : la quille et l'étrave. Prochaines réalisations à l'horizon, les membrures et la douve arrière.