Calais : le Conseil d'Etat ne suspend pas l'arrêté interdisant la distribution de nourriture aux migrants

Alors que pour le Conseil d’Etat l'arrêté n'empêche pas les associations "de réaliser leurs missions à proximité immédiate du centre-ville", 68 associations manifesteront à Calais ce samedi.

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Le Conseil d'Etat a refusé, vendredi 25 septembre, de suspendre l'arrêté préfectoral interdisant aux associations la distribution de nourriture et de boissons aux migrants dans le centre de Calais. Saisi en urgence, la plus haute juridiction administrative "note que cette interdiction n'empêche pas les associations de réaliser leurs missions à proximité immédiate du centre-ville" et que "l'interdiction de distribution est strictement limitée aux zones définies par le préfet", selon les termes du communiqué de l'institution.

Le juge des référés observe que l'interdiction "ne prive pas les associations de la possibilité d'exercer leur mission, en dehors de la zone interdite par l'arrêté, y compris à proximité des lieux de vie des migrants".
 

68 associations appellent à manifester à Calais pour les "droits des personne exilées"


Cette décision s’inscrit dans un contexte particulier. 68 associations appellent à manifester à Calais, samedi 26 septembre à 15 heures, pour les "droits des personne exilées" au terme d'une semaine animée. En milieu de semaine, la Défenseure des droits Claire Hédon, en visite dans le Pas-de-Calais cette semaine, avait dénoncé les conditions de vie "dégradantes et inhumaines" des migrants à Calais, à l’endroit même où des députés La France insoumise ont été sanctionnés pour avoir distribué des repas aux migrants, vendredi.


 

"De Briançon à Calais, on empêche les acteurs de solidarité de travailler, de s'exprimer"

Nina Marx, du Comité catholique contre la faim et pour le développement Terre Solidaire



"De Briançon à Calais, on empêche les acteurs de solidarité de travailler, de s'exprimer", a alerté Nina Marx, du Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre Solidaire, l'une de ces associations, lors d'une conférence de presse.

La semaine dernière, Arnaud Murgia, le nouveau maire (LR) de Briançon, commune proche de la frontière franco-italienne, avait exigé la fermeture d'un hébergement d'urgence, tandis que l'arrêté interdisant la distribution de nourriture aux migrants à Calais a été maintenu par la justice mardi.

 "On a le sentiment que les décisions obtenues ne font pas jurisprudence", a déploré Patrick Henrio, du Groupe d'information et de soutien des immigrés, en soulignant "l'extraordinaire épuisement" des militants qui ont dû "se substituer aux services de l'État" à Calais. "On est retombés au niveau de 2017, juste après la destruction de la grande jungle."


Quatre députés de La France Insoumise ont mené une action symbolique en apportant des paniers-repas à des migrants à Calais vendredi


Avant la décision du Conseil d'Etat, quatre députés de La France Insoumise ont mené une action symbolique vendredi en apportant des paniers-repas à des migrants à Calais, pour protester contre l'interdiction faite aux associations non mandatées par l'Etat de leur distribuer boissons et nourriture.

Les élus ont fait l'objet d'un contrôle d'identité et se sont vu dresser quatre procès-verbaux, qu'ils n'ont pas signés. Le député LFI Ugo Bernalicis a expliqué ne pas reconnaître qu'il s'agissait d'une infraction.
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