Quatre hôteliers calaisiens comparaissant vendredi devant le tribunal correctionel de Boulogne-sur-Mer pour leur implication dans un réseau de passeurs albanais ont été placés en détention provisoire après le renvoi de leur procès, a-t-on appris auprès de l'avocat d'un des prévenus.
Mardi à l'aube, à l'issue d'une enquête de plusieurs semaines, sept personnes, dont les quatre commerçants, la compagne de l'un d'eux, un proche et un de leurs employés, avaient été interpellés par la police. Les personnes placées en détention provisoire vendredi sont les gérants ou co-gérants d'établissements qui auraient hébergé, en accord avec un réseau de passeurs, des ressortissants albanais, dans le but de les faire passer clandestinement en Grande-Bretagne. Les autres ont été relâchées.
Entre 5 000 et 10 000 euros le passage en Angleterre
Deux hôtels concernés resteront fermés d'ici la date du procès, renvoyé au 20 mars, a rapporté Me Antoine Deguines, avocat d'un des prévenus, et bâtonnier du barreau de Boulogne-sur-Mer. Par ailleurs, plusieurs migrants - jusqu'à sept par chambre - avaient également été appréhendés. Ils font l'objet d'une procédure administrative au sein de la Police aux frontières (PAF) de Coquelles.La filière offrait un passage uniquement à des membres de la communauté albanaise, avec un tarif fixé entre 5 000 et 10 000 euros selon la façon de franchir la Manche, leur permettant de transiter par ces hôtels et non par des camps, comme l'ex-Jungle de Calais, qui était située en périphérie de la cité portuaire.