Traversées de la Manche : 1160 personnes ont pris la mer en un week-end selon les autorités britanniques

Les personnes exilées et temporairement arrêtées à Loon-Plage ou Calais continuent de tenter la traversée vers le Royaume-Uni, au prix de nombreux risques. En un weekend 1160 personnes ont tenté de rejoindre les côtes britanniques.

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Pas de répit pour les exilés du littoral calaisien : 1 160 personnes ont tenté de rejoindre les côtes anglaises en 24h, ce weekend du 4 septembre, selon le ministère de la Défense du Royaume-Uni. Ce chiffre élevé ne constitue pourtant pas un record. Le 22 août, déjà, 1 295 personnes avaient été repérées sur la route maritime menant au Royaume-Uni. 

Ces traversées sont extrêmement risquées, rappelait notamment la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord, au lendemain d'un sauvetage de grande ampleur. "Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple)" avertit l'autorité préfectorale. Les eaux y sont également très froides au large, faisant risquer l'hypothermie aux naufragés.

Les réseaux de passeurs, malgré les sommes extorquées aux réfugiés, ne prêtent aucune attention à la sécurité des traversées, qui se font fréquemment de nuit dans des embarcations légères surchargées. Ainsi, les 1 160 personnes ayant tenté la traversée ce weekend du 4 septembre étaient répartis dans seulement 25 "small boats" comme des canots pneumatiques ou même des kayaks. 

Toujours selon les données compilées par le ministère de la défense britannique, 12 747 personnes ont traversé la Manche entre janvier et juin 2022, soit le double du chiffre constaté à la même période en 2021. Le nombre d'arrivées annuelles devrait donc dépasser celui de l'année dernière, arrêté en décembre à 28 526 personnes. 

"Il est temps qu'on entame une ébauche d'accueil"

"De toute façon, ces gens n'ont pas d'autre solution que de prendre ces risques-là, constate une nouvelle fois Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam. Ce qui est surprenant, c'est qu'ils puissent traverser et partir aussi facilement, même si c'est tant mieux pour eux car c'est ce qu'ils souhaitent. On constate bien qu'on est dans un cirque politique sans aucun objectif de changement. Il faut se rendre à l'évidence : les gens sont en survie et ils prendront toujours des risques pour échapper à la torture de leur pays."

Le militant associatif enjoint de nouveau le monde politique au pragmatisme. "Il est temps que l'on se mette autour d'une table avec les pays européens les plus concernés et qu'on entame une ébauche d'accueil. Nos pays ont des populations vieillissantes et une des solutions c'est de proposer à ces personnes des contrats sur cinq ans, renouvelables ou non. Peut-être que l'on est pas obligé de donner un asile définitif à tout le monde, tout de suite, mais on peut commencer par une vie normale, décente, qui ouvre un droit au travail en attendant l'évolution de la situation."

Cette politique d'accueil pour parer le vieillissement de la population européenne a notamment été adoptée par l'Allemagne d'Angela Merkel dès l'aube de la crise migratoire de 2015. Une manière de retrouver un équilibre entre retraités et actifs et de continuer ainsi de financer le modèle de la sécurité sociale. Outre-Rhin, en 2019, le gouvernement envisageait d'ailleurs de doubler le nombre de réfugiés accueillis sur son sol. 

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