Une entreprise de Leforest condamnée à 10.000 euros d'amende avec sursis après la mort d'un cordiste dans la Marne

Quentin Zaraoui-Bruat, technicien cordiste pour le compte d'ETH, avait été enseveli sous 370 tonnes de gravats après s'être désencordé au-dessus d'un silo.

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Le tribunal de Reims a condamné vendredi à 10.000 euros d'amende avec sursis l'entreprise ETH ((Entreprise de travaux en hauteur), basée à Leforest (Pas-de-Calais) pour sa responsabilité dans le décès accidentel d'un cordiste de 21 ans, enseveli dans un silo en juin 2017 à Bazancourt, dans la Marne.
  
Ce jour-là, un technicien cordiste avait trouvé la mort dans un silo de la distillerie Cristanol, alors qu'il intervenait pour le compte d'ETH. Il avait été enseveli sous 370 tonnes de grains après s'être désencordé.

Les juges rémois ont suivi à la lettre la substitut du procureur Marlène Borde, qui avait requis la même peine à l'encontre de la société ETH, poursuivie pour homicide involontaire par personne morale dans le cadre du travail.

"Tout était fait pour qu'un accident se produise", avait estimé Mme Borde, lors du procès le 4 octobre.

 

Au-dessus d'un silo en marche


Le parquet avait pointé le manque d'information et de formation pratique appropriées en cas d'accident de la part de la société nordiste, de même que la responsabilité de la victime elle-même.

"Elle s'est volontairement détachée de la corde de sécurité alors qu'elle se trouvait au centre du silo, à l'endroit le plus dangereux", avait souligné la magistrate.

L'avocat de la société, Me David Lacroix, avait plaidé la relaxe. Selon lui, "la principale cause de l'accident" était que le silo "était en fonctionnement".

 

"Le procès du profit immédiat"


Le silo était en effet en train de se vider de ses quelques 370 tonnes de granulés de drêches (résidus de brasserie) de céréales au moment de l'intervention du cordiste. "De vrais sables mouvants" pour Me David Lacroix.

"C'est le procès du profit immédiat", avait tonné de son côté Me Emmanuel Ludot, un des avocats de la famille de la victime et de deux associations de défense de cordistes, à l'intention du propriétaire du silo, le groupe champenois Cristanol, aujourd'hui Cristal Union. 

Cette entreprise est mise en cause au civil, mais pas sur le plan pénal.
 
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