Suite aux inondations de novembre 2023, le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé une aide de 80 millions d’euros pour les agriculteurs de Bretagne, Normandie et des Hauts-de-France. Trois mois plus tard, les pertes sont énormes. Les syndicats jugent les aides du gouvernement "dérisoires" et réclament des solutions pérennes face aux aléas climatiques.
À l’annonce des modalités de versement du fonds de soutien, la déception est grande pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA).
Un fonds d’urgence "déconnecté de la réalité"
En décembre, un communiqué de presse, du Ministre de l’Agriculture a déclaré le versement d’une aide de 10 millions d’euros pour accompagner les éleveurs du Pas-de-Calais sinistrés. Une somme jugée "inacceptable" par le syndicat agricole, le montant total des pertes s'élevant à 30 millions d’euros, sans prendre en compte la destruction de fourrages, pailles, l'alimentation et autres dégâts matériels.
La présidente de la FDSEA (62) se désole "Le fonds de soutien exceptionnel annoncé en novembre dernier devrait être prochainement versé, il ne représente toutefois que 5 000€ par exploitation, bien loin des dégâts occasionnés et ne concerne que les éleveurs."
Selon le communiqué du syndicat, les grands perdants du fonds de soutien sont les maraîchers. La filière, bénéficiant de peu d'assurances sur les cultures a été particulièrement touchée en novembre 2023.
Prévenir les futurs aléas climatiques
Dans le Pas-De-Calais, l’année 2024 a débuté avec de nouvelles inondations. Ce nouvel épisode a engendré des pertes agricoles supplémentaires, qui se relevaient déjà difficilement de la catastrophe de novembre 2023. Les agriculteurs d'une cinquantaine de communes ont été inondés deux fois en l'espace de trois mois.
Sur Facebook, le syndicat FDSEA réclame la mise en place d’une gestion de l’eau "rapide, efficace et pérenne", afin d’éviter ces "inondations à répétition".
Pour les agriculteurs la priorité est au curage, l'entretien des canaux de régulation du niveau de l'eau, des pompes. Certains réclament aussi la création de bassins de rétention. Le gouvernement n'a pour le moment pas fait d'annonces dans ce sens. Le désarroi des agriculteurs n'est pas terminé.