Les 37 militaires de la Sécurité civile déployés dans le département par le ministère de l'Intérieur sont arrivées tôt ce mercredi 3 janvier 2024, pour renforcer le dispositif de secours. Dans leur matériel : quatre méga-pompes, qui devraient être opérationnelles dès jeudi.
Une arrivée qui souligne la gravité de la situation. Dans la nuit ce mercredi 3 janvier 2024, une valse de camions défile à l'entrée de Longuenesse, dans le Pas-de-Calais. Deux convois de la Sécurité civile en provenance de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) se suivent à quelques minutes d'intervalle et transportent plusieurs tonnes de matériel de sauvetage.
Leur arrivée coïncide avec la nouvelle vague d'inondations qui survient dans le Nord Pas-de-Calais depuis le 1er janvier 2024. Pour éviter un scénario catastrophe similaire à celui de novembre dernier, le Président de la République et le ministre de l'Intérieur ont "donné instruction de renforcer le dispositif de secours déjà engagé" ce mardi, comme l'explique Gérald Darmanin sur le réseau social X.
Face aux nouvelles inondations dans le Pas-de-Calais, à la demande d’@EmmanuelMacron, j'ai donné instruction de renforcer le dispositif de secours déjà engagé avec 120 nouveaux sapeurs-pompiers, des militaires de la sécurité civile et des nouveaux moyens de pompage. L’Europe est…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 2, 2024
Le rôle de la Sécurité civile
Au total, le gouvernement a mandaté 120 nouveaux sapeurs-pompiers, des militaires de la sécurité civile et de nouveaux moyens de pompage pour intervenir sur les inondations du nord. L'objectif des 37 militaires de la Sécurité civile, placés sous l'autorité du ministère de l’Intérieur, envoyés à Longuenesse, est de porter secours aux populations sinistrées pour soutenir les services de secours territoriaux.
"On est capables de partir du régiment en moins de trois heures, sur tout type d'intervention avec tout le matériel nécessaire", souligne la capitaine Théa, cheffe du détachement envoyé à Longuenesse. La militaire précise que malgré leur rapidité d'intervention, "les actions de demain vont dépendre de la météo et de la décision du SDIS qui nous donnera nos missions."
12 500 m3 d'eau par heure
En plus de renforts humains, les militaires ont également apporté du matériel de sauvetage aquatique, pour porter assistance aux sinistrés et les mettre en sûreté directement sur l'eau. Mais surtout, la Sécurité civile dispose d'un équipement de pompage lourd, déjà utilisé lors des inondations de novembre, pour renforcer les méga-pompes du territoire ou intervenir chez les particuliers.
Sur cette opération, l'unité disposera de quatre pompes : deux pouvant absorber 5400 m3 par heure et deux autres pouvant pomper 850 m3. Selon la Sécurité civile, celles-ci sont toujours en cours d'acheminement "et arriveront dans le Nord dans la nuit pour être installées puis opérationnelles sur le secteur de Mardyck dans la matinée de jeudi". Le secteur de Cuinchy devrait également recevoir des pompes en renfort selon le préfet du Pas-de-Calais.
L'écluse de Mardyck dispose de six pompes qui rejettent jusqu'à 36 m3 d'eau dans la mer chaque seconde. Ces méga-pompes représentent 50 % des évacuations d'eau sur le secteur de Saint-Omer, où la commune de Blendecques fait face à une crue historique.
Les 4 pompes de la sécurité civile sont actuellement en transit et arriveront dans le Nord dans la nuit pour être installées puis opérationnelles sur le secteur de Mardyck dans la matinée de jeudi.
Sécurité civile
Les sauveteurs indiquent également que des moyens européens sont en cours de transit, en provenance notamment de la République tchèque (2 pompes), de Slovaquie (2 pompes) et des Pays-Bas (4 pompes). Ce matériel de pompage devrait être opérationnel vendredi.
Tenir compte des dernières inondations
En parallèle de la Sécurité civile, les méga-pompes du Pas-de-Calais fonctionnent déjà à plein régime. Dans son communiqué diffusé à 11 heures, la préfecture confiait que toutes "les pompes de VNF (Voies navigables de France)" et de "l'institution des Watteringues" sont en fonctionnement pour évacuer l'eau des terres vers la mer.
On a tiré un certain nombre d'enseignements, maintenant l'idée est d'en tirer le plus d'efficacité possible.
Julien Marion, directeur général de la Sécurité civile
Un travail des stations de pompage entrepris ce week-end pour soulager l'Aa et le canal de Calais, amplifié par le renfort de la Sécurité civile. "Naturellement nous tenons compte de ce qu'il s'est passé au mois de novembre", Julien Marion, directeur général de la Sécurité civile. "On a tiré un certain nombre d'enseignements, maintenant l'idée est d'en tirer le plus d'efficacité possible, d'aller projeter des moyens de pompage là où nous savons qu'ils seront les plus utiles." Il y a trois mois, une vingtaine de méga-pompes avaient dû être dépêchées en urgence dans les Hauts-de-France, après déjà plusieurs semaines d'inondations et des milliers de sinistrés.