La rave-party de Loison-sous-Lens a été évacuée par les forces de l'ordre, une dizaine de personnes interpellées

Depuis la nuit du vendredi au samedi 25 février 2023, entre 1000 et 2000 fêtards ont investi un entrepôt abandonné à Loison-sous-Lens, dans le Pas-de-Calais. Ce dimanche, ils ont été évacués par les forces de l'ordre en fin d'après-midi.

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La rave-party à Loison-sous-Lens, dans le Pas-de-Calais est désormais terminée. Les forces de l'ordre ont procédé à l'évacuation des derniers fêtards aux alentours de 16h30. Trois policiers auraient été légèrement blessés, selon les informations de nos confrères de BFM. La matériel a été saisi. 

Depuis la nuit du vendredi au samedi 25 février, entre 1000 et 2000 personnes ont investi un entrepôt désaffecté pour s'adonner à une fête clandestine. 

"C'est du jamais vu"

Sur les réseaux sociaux, de nombreux habitants du secteur, de Loison-sous-Lens à Liévin en passant par Sallaumines ont exprimé leur colère.

Avant de savoir qu'il s'agissait d'une rave-party, ils se sont plaints, notamment sur Facebook, d'un bruit de musique "techno" et de "boom boom" incessants qui les a empêchés de fermer l'œil de la nuit.

"Dès cinq heures du matin on a été réveillés par des boom boom boom, on ne savait pas ce que c'était", explique une riveraine au micro de France 3 Nord Pas-de-Calais. Un autre ajoute : "c'est vrai que c'est bruyant et ça résonne beaucoup dans la maison". 

Des organisateurs "irresponsables" 

La police, dans un premier temps en sous-effectif, a trouvé des renforts. Depuis hier, elle bloquait l'accès à la friche industrielle, créant ainsi quelques tensions avec les fêtards sur place.

"On essaie d'expliquer aux forces de l'ordre de nous laisser passer à pied plutôt que d'inciter ces jeunes, par leur répression, à passer au-dessus du pont mais ça ne semble absolument pas les affecter", explique Noëlla, une médiatrice. 

Le sous-préfet de Lens, Jean-François Raffy, s'est rendu sur place. Il a pointé du doigt un lieu "industriel dangereux" avec des fosses et des parties de hangar qui menacent de s'effondrer "donc, de la part des organisateurs, c'est irresponsable", déplore-t-il. 

"On se réunit tous pour la musique"

"Franchement, ça se passe bien, il y a quelques trous, faut faire attention mais globalement c'est tranquille", lance un jeune homme à l'intérieur du lieu.

"Les équipes avaient prévu" les fosses "en mettant des bouts de bois et ont dit de faire attention. Donc ils font en sorte que ça se passe bien et ils sécurisent les lieux", renchérit une jeune femme à ses côtés. 

Un autre fêtard explique qu'ils se réunissent "tous pour la musique". "Aujourd'hui, on est des adultes, on a tous une vie de famille. Il y a des jeunes, des enfants de 18 ans, 20 ans, 16 ans, 17 ans. Nous on est là pour faire attention à eux", insiste-t-il. 

Dans ce lieu improvisé comme une fête géante, on y revendique la liberté et on y dénonce la répression qui frappe leur mouvement, comme en Italie. "Des organisateurs de fêtes libres se voient contraints et forcés de rester en prison de 1 à 6 ans. Imaginez !", s'exclame Noëlla. 

Une enquête confiée à la police de Lens

Dans un communiqué diffusé samedi, la préfecture du Pas-de-Calais note que le déploiement rapide des forces de police autour du site "a permis de limiter fortement le nombre de personnes présentes dans cette ancienne usine" qui présente "des risques importants pour la sécurité des personnes sur place". 

Elle ajoute qu'aucun incident grave n'est intervenu entre les forces de police et les personnes désirant accéder au site mais que "3 personnes ont dû être prises en charge par le SDIS dès leur arrivée compte tenu de leur état de fatigue". 

Une enquête a été confiée "par le parquet de Béthune aux services de police de Lens" pour rechercher "les auteurs des infractions susceptibles d'être relevées du fait de l'organisation d'une telle manifestation ou de son déroulement". Notamment "les délits de mise en danger d'autrui, d'infractions à la législation sur les stupéfiants ou de dégradations en réunion". 

Le préfet du Pas-de-Calais s'est rendu sur place

Dimanche 26 février à 11 heures, le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant s'est rendu devant l'entrée de la friche industrielle. Il a rappelé avoir mis en place "un contrôle de zone" pour empêcher les 10 000 participants prévus de se rendre à la free party. Il estime à 1500 le nombre de participants "au plus fort" de la fête. 

En tout, 13 personnes ont été interpellées dont deux pour "usage de stupéfiants, port d'arme prohibée, refus d'obtempérer et outrage". 

L'intervention des forces de l'ordre à l'intérieur de l'entrepôt a mis du temps. En effet, la présence d'un cours d'eau, d'une autoroute, de fosses et de structures fragiles rend toute opération policière difficile. 

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