Si la démission de Gervais Martel est officiellement de sa propre décision, on peut voir derrière le communiqué de l'actionnaire principal Joseph Oughourlian une volonté de mettre à l'écart le président emblématique du club.
Les leçons de ce cauchemardesque début de saison cauchemar de Lens en Ligue 2 semblent avoir été tirées, au lendemain de la victoire (la seconde en dix matches) du RC Lens sur le Gazélec Ajaccio.
Le club a annoncé ce samedi 30 septembre dans un communiqué la démission de Gervais Martel de ses fonctions de président directeur général.
"Tuer" le père du club
Le succès de vendredi soir face aux Corses n'a pas visiblement changé l'analyse en profondeur des nouveaux décideurs du Racing Club : il fallait se débarrasser de ce président si emblématique et rompre avec les habitudes du passé.
Gervais Martel, dont le retrait s'effectue officiellement à sa "demande" sera maintenant le président du conseil d'administration.
Une décision des actionnaires
Mais le communiqué sibyllin débute par : "la Société Solferino et M. Joseph Oughourlian, dans le souci d'optimiser la gouvernance du club pour atteindre les objectifs fixés, ont pris les décisions suivantes". Autrement dit, c'est l'actionnaire majoritaire (65%) de Solferino, la holding qui possède le club, qui a tranché.
C'est une révolution pour ce bastion historique du football français. Martel occupait la présidence depuis 1988 avec seulement une parenthèse entre 2012 et 2013. Il avait même réussi l'exploit de rester après le rachat total du club en mai 2016 par un consortium hispano-luxembourgeois dans lequel on trouve notamment l'Atletico Madrid (35%).
Arnaud Pouille remplaçant
Son remplaçant, le Nordiste Arnaud Pouille, apparaissait de plus en plus comme la cheville ouvrière du RC Lens. Venu des instances du rugby français et nommé avec "de grandes responsabilités" en juin, il "assurera seul la direction générale du club."
Le communiqué nomme également Eric Roy en tant que manager sportif. Il remplace Jocelyn Blanchard remercié mercredi 27. Le Niçois "aura la responsabilité de l'ensemble du secteur sportif dans toutes ses composantes".
Avec un budget estimé à 41 millions d'euros, le club est de loin le club le mieux doté de Ligue 2. Pourtant, son début de saison catastrophique ne collait pas vraiment aux ambitions des nouveaux actionnaires, qui visent la montée en Ligue 1. Alain Casanova avait été le premier à en pâtir, suspendu le 20 août et remplacé par Eric Sikora.