Arrivé au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil le 24 septembre, Flavien Moreau, apprenti jihadiste incarcéré depuis 2013, donne du fil à retordre aux surveillants pénitentiaires. Un détenu réfractaire qui n'hésite pas à faire l'apologie du terrorisme dénoncent-ils.
Dès son arrivée le 24 septembre dernier à Vendin-le-Vieil, Flavien Moreau a d'emblée refusé de participer à l'évaluation de sa radicalisation, qui était pourtant la condition de son transfert dans la prison du Pas-de-Calais dont il devait précisément rejoindre le QED (quartier d'évaluation de la radicalisation).
L'homme de 31 ans est incarcéré depuis 2013 pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste. Il a été le premier Français apprenti djihadiste condamné après un séjour en Syrie.
Transféré depuis une prison du Sud parisien vers Vendin-le-Vieil, Flavien Moreau se montre d'une manière générale réfractaire à toute autorité carcérale, refusant notamment les fouilles. Il aurait aussi menacé des surveillants en portant la main à sa poche et en leur disant :"je vais vous planter", comme l'indique la Voix du Nord.
"Je suis Ganczarski"
Cette attitude menaçante lui a valu une condamnation à 14 jours de quartier disciplinaire (QD).
C'est là que Flavien Moreau a écrit sur les murs de sa cellule "Je suis Ganczarski", du nom de ce détenu jihadiste qui avait agressé à l'arme blanche trois surveillants le 11 janvier 2018.
S'en était suivi un mouvement de grève des surveillants de prison qui s'était propagé dans toute la France, et qui neuf mois plus tard, reste dans tous les esprits dans cette prison de la région lensoise.
Apologie du terrorisme
"Pour les surveillants de prison, Flavien Moreau fait clairement de l'apologie du terrorisme. Il semble aduler le personnage de Ganczarski, d'ailleurs il l'écrit sur les murs de sa cellule sans la moindre faute d'orthographe", note Julien Martin, secrétaire inter-régional FO pénitentiaire.
Or, l'administration de Vendin-le-Vieil s'est contenté de classer sans suite le compte-rendu d'incident relatif à cette inscription murale.
Les syndicats dénoncent du laxisme, voire de l'incompétence de la part de leur hiérarchie. "Nous demandons à l'administration de relancer une procédure disciplinaire, et de faire un signalement au parquet pour cette apologie du terrorisme caractérisée", revendique Julien Martin.
La psychose de l'agression
Qui ajoute que les surveillants exposés à Flavien Moreau sont aussi les collègues de ceux qui avaient été agressés par Christian Ganczarski en janvier dernier.
Ils restent selon lui choqués de cette attaque du jihadiste allemand soupçonné entre autres d'avoir recruté l'un des kamikazes du 11-Septembre pour Al-Quaïda.
"Ça a installé une espèce de psychose chez les surveillants", affirme le syndicaliste de FO.
Les surveillants demandent le transfert urgent de Flavien Moreau dans un autre établissement que leur prison, qui a accueilli début octobre un autre détenu à haut risque en la personne de Redoine Faïd.
Flavien Moreau, lui, est libérable en avril 2019.