Des responsables britanniques et canadiens ont lancé officiellement ce jeudi 4 mai la construction d'un nouveau cimetière militaire de 1.200 places dans le Pas-de-Calais, destiné à accueillir les soldats du Commonwealth tués lors de la Première guerre mondiale et exhumés notamment lors des travaux du canal Seine-Nord.
Ce futur cimetière, géré par l'organisme veillant aux sépultures des soldats de l'ex-empire britannique tombés sur le champ de bataille, la Commonwealth War Graves Commission (CWGC), jouxte le cimetière britannique de Loos-en-Gohelle, près de Lens, qui compte 3.000 tombes.
Lors de la Première guerre mondiale, les troupes britanniques, canadiennes ou australiennes notamment ont été mobilisées pour la bataille de la Somme et celle de Lens, dans le nord de la France.
Plus d'un demi-million d'hommes venus du Commonwealth sont tombés au front en France, dont 20 à 30.000 dans une périphérie de 5 km autour de Lens.
"Il y a encore 100.000 soldats qui reposent sous les champs de bataille français et n'ont pas été retrouvés", a rappelé jeudi la directrice générale de la CWGC, Claire Horton.
Cent ans plus tard, une centaine de corps sont découverts chaque année. Le rythme devrait s'accélérer avec la construction du Canal Seine Nord, qui doit rallier Compiègne à Cambrai d'ici 2030, courant sur 107 km dont une centaine le long de la ligne de front de la Première guerre mondiale.
Il y a encore 100.000 soldats qui reposent sous les champs de bataille français et n'ont pas été retrouvés
Claire Horton, directrice générale de la CWGC
La CWGC s'attend à retrouver plusieurs centaines de corps lors des travaux. "Nous nous efforcerons d'identifier le plus possible d'entre eux, et de retrouver leur famille. C'est une occasion brève mais cruciale", a souligné Mme Horton.
La GWGC s'est vu confier la prise en charge de toutes les dépouilles exhumées lors du chantier, que ce soient de soldats venus du Commonwealth, de Français ou d'Allemands.
Les pays membres de cet organisme - la Grande-Bretagne, dont les ressortissants ont formé le gros des troupes envoyées au front, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Inde et l'Afrique du Sud - ont fait le choix d'enterrer leurs soldats là où ils sont tombés, plutôt que de les rapatrier.
Or, les quelque 3.000 cimetières de la CWGC en France sont quasiment pleins. Une centaine de corps retrouvés depuis 2018 dans le cadre de la construction du nouvel hôpital de Lens sont ainsi en attente de ré-inhumation.
Le nouveau cimetière, qui sera construit en partie avec des matériaux de la nécropole centenaire de Loos-en-Gohelle, est le premier à être construit en France par la CWGC depuis 2011.
Il doit accueillir les premières dépouilles fin 2024, une fois les travaux et le jardin achevés.
Avec AFP