En termes de fréquentation, le musée atteint tous ses objectifs avec plus de 5 millions de visiteurs en 10 ans, les expositions attirent. Mais comment rayonne le musée sur la ville et l'agglomération de Lens ? Eléments de réponse.
C'était il y a quelques semaines, Louane, à peine plus âgée que le musée, passait l'entrée pour la deuxième fois du Louvre-Lens. 5 000 000e visiteuse, Louane avait demandé à sa maman d'aller voir l'exposition Champollion, la voie des hiéroglyphes, sur l'Egypte antique. Un Egyptobus passant près de sa commune et de son collège l'avait convaincue d'en apprendre plus sur la question.
Avec Louane la preuve était faite que le musée attire ! Environ 500 000 personnes par an depuis 10 ans. C'est l'un ou le musée des Hauts-de-France, le plus visité. Sur ce point pari réussi donc mais qu'en est-il de l'accueil du public : des hôtels, de la restauration pour ceux qui en veulent plus sur le foot, la mine ou la guerre 1914-1918 ?
L'Apollo, symbole de l'effet Louvre-Lens
L'Apollo, ancienne salle de spectacle par laquelle passait de nombreux artistes des années 1960, est aujourd'hui le symbole de l'effet du musée sur la ville de Lens. Aujourd'hui, l'Apollo est un hôtel et un bar de standing tout juste inaugurés. Entretemps, la façade de l'Apollo a été une friche pendant 20 ans.
Sabrina Iglesias, directrice de l'Hôtel Apollo, reconnaît qu'il y a 10 ans, il n'y avait pas forcément les établissements autour pour accueillir les touristes. Mais qu'aujourd'hui, l'Apollo répond à une demande effective.
En tout, comme dans un ancien coron appelé désormais hôtel Louvre-Lens, juste en face du musée, ce sont 1 500 lits qui ont été créés en 10 ans à Lens.
Retard à l'allumage ?
Sophie Wilhelm, directrice de l'Office de Tourisme de Lens-Liévin : Lens c'était la mine et le football aujourd'hui, il y a le Louvre-Lens et le tourisme de mémoire autour de la Première Guerre mondiale... Les séjours s'allongent : "On peut passer 3 ou 4 jours sur place de manière extrêmement agréable".
Pourtant, tout n'était pas gagné d'avance, il y a eu un petit retard à l'allumage et le commerce en centre-ville continue de souffrir comme le montrent les vitrines vides de certains emplacements. Sébastien Ferlicot, président de l'Union Commerciale de Lens : "Le projet est arrivé mais la ville n'était pas prête à accueillir. On a senti la demande en restaurants et en commerces, et tout doucement, on s'y est habitué et la ville et la communauté d'agglomération ont fait l'effort".
Un effort visible avec par exemple, près du musée, la réhabilitation de la cité minière "Cité des arts". Finalement même s'il aura fallu du temps, l'effet Louvre-Lens aura eu un impact sur l'économie de Lens et de l'arrondissement. En attendant les 20 ans du musée...