Pilote du développement durable depuis 1997, la ville du Pas-de-Calais favorise l'éco-construction pour ses nouveaux bâtiments. Et aide les habitants à faire des économies sur leurs factures.
Pour se chauffer, elle paye moins de 150 euros par an. Dominique da Silva, une retraitée de Loos-en-Gohelle, habite dans un logement "éco-conçu" depuis un an et demi. Ce qui lui a permis de diviser sa facture par dix par rapport à son ancien logement.
"Ici il n'y a ni de radiateur, ni de tuyau d'arrivage. Rien du tout, même pas de chauffe-eau, énumère-t-elle. Le seul chauffage qu'on a, c'est un thermostat, une ventilation et une bouche d'aération."
Un système de chauffage qui fonctionne grâce à une pompe à chaleur collective dans l'immeuble. Le tout assorti d'une isolation thermique performante et d'un triple vitrage aux fenêtres.
Des objectifs ambitieux
Et cette installation n'a rien coûté à Dominique ou autres locataires des 222 logements sociaux concernés. Pour financer ces travaux, la Ville s'est appuyée directement sur les bailleurs sociaux.
"Globalement, le développement durable appliqué à Loos crée de l'adhésion, affirme le maire, Jean-François Caron. Par contre, si on place la question de la transition écologique sous l'angle de la taxe, de la contrainte, de la morale... on déclenche immédiatement des réflexes de survie chez ceux qui n'ont pas les moyens de finir le mois ou des réflexes de grognons pour ceux qui veulent revenir au monde d'hier."
La Ville affirme sur son site que l'éco-construction n'est pas beaucoup plus coûteuse que les autres procédés dits classiques. D'autant plus que ce surcoût de l'ordre de 10% est compensé par des économies de fonctionnement mais aussi par une diminution de la facture pour les ménages.
Eco-construction
Une écoconstruction prend en compte la préservation de l'environnement et de la santé, depuis sa conception jusqu'à sa fin de vie, propose un réel confort à ses usagers et cherche à s'intégrer le plus respectueusement possible dans son milieu en privilégiant des ressources naturelles et locales.
Et les élus de Loos-en-Gohelle veulent aller plus loin. Ils souhaitent subvenir aux besoins en électricité de tous les habitants d'ici 2050, grâce à des panneaux solaires.
"L'ambition c'est d'équiper quasiment tous les bâtiments publics de panneaux solaires. La première étape, c'est 2 500 m² de panneaux sur des écoles, des salles de sport, des sales des fêtes...", explique Lucas Nyszak, chargé de projet sur le projet solaire.
Loos-en-Gohelle, une ville minière devenue pilote du développement durable sans toucher pour autant au porte-monnaie du contribuable.