Le camp de Grande-Synthe regroupait plusieurs centaines de migrants, 600 d'entre eux ont été évacués par les autorités. Certains logent temporairement à Merville, et la plupart veulent regagner les côtes Britanniques dès que possible.
Une chambre et quatre lits : c'est ici, dans la Maison diocésaine de Merville, que Hanni et sa famille logent temporairement depuis l'évacuation du campement du Puythouck, à Grande-Synthe. La jeune fille a fêté ses dix ans hier. Et elle l'affirme : ici, ça n'a rien à voir avec les conditions de vie dans les bois.
"Il faisait froid dans la jungle, il pleuvait souvent. Et on devait faire très attention car il y avait des gens qui regardaient dans les tentes. Ici, c'est bien mieux", détaille la jeune Irakienne.
Pourtant, elle le sait, cette parenthèse n'est que de courte durée : sa famille devra quitter les lieux dans quelques jours. Ces kurdes irakiens qui fuient la guerre ne souhaitent pas demander l'asile en France. Leur objectif : retourner à Grande-Synthe pour tenter de rejoindre l'Angleterre au plus vite.
Le Royaume-Uni à tout prix
"La France c'est bien mais j'ai toute ma famille et tous mes amis au Royaume-Uni. C'est pour ça que je veux y aller", reprend la fillette. Cette famille, comme de nombreux migrants candidats à l'exil, a passé plusieurs mois dans le bois du Puythouck.
La semaine dernière, leur camp a été démantelé par les autorités. Une soixantaine de migrants, essentiellement des familles kurdes, a donc atterri temporairement dans la Maison diocésaine de Merville. L'armée du salut y assure l'intendance.
"Notre mission, c'est vraiment d'accueillir ces familles, les mettre à l'abri et pouvoir leur permettre de recharger un petit peu les batteries en étant ici", indique une bénévole de l'association.
Car si quelques familles envisagent de faire les démarches auprès de l'Office français de l'immigration, la plupart devrait à nouveau regagner la côte d'ici la semaine prochaine. Dans des conditions de vie bien plus rudes, avec l'arrivée de l'hiver.