Le 28 avril 2013, Romain et Damien Vandaele étaient mortellement fauchés par une voiture, à deux pas de leur maison familiale d'Eperlecques. Neuf ans après le drame, le procès s'ouvre au tribunal correctionnel de Saint-Omer. La famille Vandaele veut comprendre pourquoi elle a perdu, ce soir-là, deux de ses enfants.
Le 28 avril 2013, un drame s'abat sur la famille Vandaele. Les fils, Romain, 21 ans, et Damien, 24 ans, sont percutés par un véhicule. Le plus jeune meurt sur le coup, l'aîné est hospitalisé avec de multiples fractures et un décollement pulmonaire, avant de succomber quelques jours plus tard.
Alors qu'on envisage d'abord l'erreur fatale d'un chauffard, le scénario se complique rapidement. Romain et Damien Vandaele, avaient fait un aller-retour entre leur commune d'Eperlecques et Saint-Omer sur la demande d'un ami à eux, Jérémy. Celui-ci sortait d'une altercation avec David M. et Hüseyin T., avec qui il était en conflit depuis plusieurs années pour une affaire de vente de voiture. Au retour, ils seront fauchés tous les trois, à deux pas du domicile familial des Vandaele, semble-t-il à l'issue d'une course-poursuite. Une première voiture, conduite par David M., leur passe à quelques centimètres. Une seconde voiture, conduite Hüseyin T., les percute. Les responsables de l'accident s'enfuient. Seul Jérémy s'en sortira vivant.
"Leur famille n'a toujours pas compris"
Après le drame, les deux suspects principaux et quatre passagers sont mis en examen. Les premiers pour homicide volontaire et tentative d'homicide, les autres pour non-assistance à personne en danger. David M. et Hüseyin T. sont laissés libres et placés sous contrôle judiciaire. Depuis le premier jour, ils plaident la thèse de l'accident dans une situation de conflit et de stress. En 2020, la qualification criminelle des faits avait été abandonnée, renvoyant l'affaire devant le tribunal correctionnel de Saint-Omer.
C'est là que s'ouvre, ce 5 juillet, le procès de David M., Hüseyin T. et leurs passagers. Face à eux, Nathalie et Maurice Vandaele, qui ont perdu deux de leurs enfants dans ce drame. Cela fait neuf ans qu'ils attendent, victimes des errements et des difficultés grandissantes de l'institution judiciaire. Les parents et la fratrie de Roman et Damien veulent avant tout comprendre ce qui s'est passé, ce soir du 28 avril 2013. "Leur famille n’a toujours pas compris pourquoi leurs deux enfants sont morts. On va écouter tout ce que ces gens ont à dire" a commenté l'avocat des Vandaele, Me Hua, auprès de la Voix du Nord.