Ce qui reste de l'église de l'Immaculée-Conception, incendiée le 2 septembre 2024 à Saint-Omer, menace aujourd'hui de s'effondrer. La façade du bâtiment - en partie détruite - pourrait encore s'affaisser. Les travaux déjà lancés prennent donc des airs de course contre-la-montre.
Grue, camions et nacelles sont à pied d'œuvre depuis lundi, 16 heures, place de la Ghière. Transpercés de lignes jaunes et rouges, les restes de l'église de l'Immaculée-Conception de Saint-Omer, qui tient bon après son incendie, semblent vivre une véritable opération à cœur ouvert.
Une église emblématique de la ville qui se trouve en voie de rémission, après avoir vécu le pire, quelque sept jours auparavant. Dans la nuit du 2 septembre 2024, une partie de l'église a été détruite, rongée par un brasier gigantesque qui n'a heureusement causé aucune perte humaine. Côté architectural, l'édifice construit en 1859 n'a pas eu autant de chance : la sacristie, la nef, la toiture et le clocher ont été emportés dans les flammes, qui ont brûlé de 4 heures à 7h30 du matin.
Une façade fine et fragile
Mais après les larmes - nombre d'Audomarois, choqués, ont pleuré les dégâts infligés à leur église - place à la reconstruction. Et surtout à la sauvegarde des murs qui ont tenu bon jusque-là, mais qui pourraient chanceler à tout moment. Car à J+8 de l'incident, certains pans de l'église menacent de s'effondrer, dont la façade du bâtiment, pourtant préservée des flammes mais "assez fine" et en équilibre selon le maire de Saint-Omer, François Decoster.
"C'est une façade qui n'est plus en appui depuis que le clocher et la toiture ont disparu", constate l'édile, qui n'est cependant pas démuni face à la situation. "On a étudié plusieurs options pour finalement retenir la pose d'échafaudages contre façade pour la renforcer, le temps de mener des travaux." Une opération de sécurisation qui doit s'achever en fin de semaine, si la météo se montre clémente.
On a étudié plusieurs options pour finalement retenir la pose d'échafaudages contre façade pour la renforcer, le temps de mener des travaux.
François Decoster, maire de Saint-Omer
Une bonne nouvelle est tout de même venue ravir le cœur des habitants ce lundi : le coq, qui sert de girouette à l'église, a enfin été retrouvé. Selon le maire, il était tombé sur un élément de toiture. "On l'a retrouvé en mauvais état, mais la nouvelle s'est répandue dans tout le quartier et les gens étaient heureux."
Trois maisons toujours en sursis
En parallèle, deux autres opérations d'urgence ont été amorcées par la mairie. Une entreprise est arrivée sur place lundi, pour ôter des éléments de charpente et de toiture qui menaçaient toujours de s'effondrer sur le chœur. Une grue a également été dépêchée, ainsi que des cordistes, pour déblayer les morceaux de bois, de pierre et de métal fondu depuis l'intérieur.
Une intervention nécessaire pour que les trois dernières maisons, toujours inoccupées depuis la mise en sécurité des habitants, puissent retrouver leurs occupants.
Un grand parapluie doit également être installé au-dessus de la structure, qui passera encore quelques mois sans toit, pour abriter l'intérieur de l'église. Des travaux de rénovation interviendront dans un second temps, une fois que le bilan des réparations et un budget prévisionnel auront été dressés. Heureusement, François Decoster et le reste des élus peuvent compter sur plusieurs élans de générosité : la cagnotte lancée par la Fondation du patrimoine, qui a déjà rassemblé 800 donateurs, une randonnée solidaire organisée la fin du mois de septembre et plusieurs visites guidées organisées par des sympathisants de l'église et autres amoureux du patrimoine audomarois.