La saga de la plage de Blériot à Sangatte (Pas-de-Calais) prend fin à partir de lundi 13 mars 2023. Les 16 derniers chalets encore debout sont en cours de démolition après une mobilisation importante mais vaine des occupants.
Après une longue saga administrative de plusieurs années, de fortes oppositions et plusieurs recours vains, la démolition des 16 chalets restants de la plage de Blériot à Sangatte (Pas-de-Calais) a bel et bien débuté lundi 13 mars.
Les coups de tractopelles signent donc la fin d'une époque pour les occupants qui se sont battus jusqu'au bout pour préserver ce qu'ils qualifient de "boîtes à souvenirs", comme l'expliquaient plusieurs habitants au micro de France 3 Nord Pas-de-Calais en octobre dernier.
"La décision du Tribunal n’a pas laissé le choix aux contrevenants de pouvoir poursuivre ce combat-là, la sanction financière était trop lourde pour les personnes concernées à titre personnel", a expliqué l'association les Chalets Castors dans un long message publié sur Facebook.
Si une partie des "propriétaires a d’ores et déjà démonté son chalet à ses frais", les 16 derniers seront "détruits et évacués dans la semaine du 13 au 17 Mars lors d’un chantier commun menés par une entreprise locale", précisent-ils.
Une occupation jugée illégale
Pour rappel, les derniers occupants étaient soumis à une décision du tribunal administratif de Lille de juillet dernier qui leur intimait de démolir les chalets.
Ils devaient aussi payer une amende de 550 euros pour l'occupation "illégale" de ces cabines depuis décembre 2019, date de la fin de l'autorisation d'occupation du domaine public qui n'a pas été renouvelée.
Ils étaient également soumis à une astreinte de 50 euros par jour de retard depuis septembre. Certains se retrouvent désormais avec des amendes de plus de 8000 euros à payer.
Plus aux normes de la Loi littorale de 2006
Mais sur quels critères le tribunal administratif de Lille s'est-il basé pour intimer aux occupants de démolir leurs chalets ?
Ces 232 cabines qui datent de l'après-guerre n'étaient plus aux normes de la Loi littorale de 2006 qui veut que les constructions temporaires (moins de 6 mois) puissent être démontables et ne pas occuper plus de 20% du linéaire de la plage.
Or, la majorité des cabines de la plage de Blériot dépassaient les 2,5 mètres sur 2,5 mètres autorisés.
Aller de l'avant
Désormais, les anciens occupants et les membres de l'association Les Chalets Castor essaient tant bien que mal d'aller de l'avant.
"L'association ne demeure pas inactive et a déposé en janvier une demande d'inscription à l'inventaire des sites à protéger et à conserver", auprès de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
Notre magnifique plage est laissée à l’abandon, devenus un véritable no man’s land, désertée à contre-cœur par les anciens propriétaires mais surtout par les pouvoirs publics.
Les Chalets Castor de Blériot-Plage
Par ailleurs, "un grand travail de recherche, de documentation et de rédaction a été fait par un groupe de travail pour démontrer que le site constitue un espace remarquable et qu'il est caractéristique du patrimoine naturel et culturel du littoral".
Toutefois, l'association regrette de ne pas avoir encore eu de réponse.