Son idée : valoriser des déchets en ressource. À partir de coquilles de Saint-Jacques ou de moules, Clément Delattre fabrique des objets de décoration.
Son entreprise s’appelle Guscio, en hommage à ses origines italiennes. Mais Guscio ça signifie surtout coquille. Et c’est justement la matière qu’emploie Clément Delattre pour ses créations. Après un an de recherche, cet ancien commercial de 24 ans vient de s’installer au Village des Métiers d’Art de Desvres-Longfossé pour fabriquer ses objets de décoration.
"Mon père était marin et j'ai toujours voulu faire un métier en relation avec le monde maritime. Quand je travaillais à Capécure (le quartier de transformation et distribution des produits de la mer) à Boulogne-sur-Mer, je voyais chaque matin des tonnes de déchets de Saint-Jacques partir à la benne et j'ai souhaité proposer une solution de recyclage innovante, autre que l'alimentation animale ou l'industrie de bâtiment, je voulais transformer ces déchets en ressource", explique le jeune entrepreneur. Très vite, germe dans sa tête l'idée de réutiliser ces coquilles pour en faire des pièces de décorations uniques.
Des produits éco-conçus
Les coquilles brutes sont donc lavées, broyées et mélangées à une matrice minérale pour réaliser les objets qui sont coulés dans des moules de silicone. Après séchage à l'air libre, les pièces sont poncées et polies pour faire ressortir le côté nacré des coquillages. Chaque objet contient entre 60 et 70 % de paillettes de coquillage, dont la taille du grain varie en fonction de l'effet recherché.
La coquille Saint-Jacques apporte des nuances de blanc, orangé, rose. La coquille de moule donne des reflets bleutés.
L'effet final est proche du terrazzo, ce matériau composite constitué de fragments de granit, de débris de marbre liés avec une résine. Mais Clément Delattre se sert d'un liant naturel : "ça n'aurait eu aucun sens d'utiliser une résine époxy, un produit chimique, alors que je veux fabriquer des produits respectueux de l'environnement". Côté résistance, les créations passent l'épreuve de la chaleur, des chocs ou de l'humidité.
La gamme de produits proposés se limite pour l'instant à de petites pièces comme des bougeoirs, des dessous-de-table, des sous-verre commercialisés entre 15 et 35 euros.
L'idée, à terme, est de créer des pièces plus importantes, comme des plans de travail des étagères, du mobilier sur-mesure. Les possibilités sont infinies.
L'époque des coquilles Saint-Jacques recyclées en cendrier est révolue, l'heure est désormais à la Saint-Jacques design !