L’urgentiste de 55 ans est accusé de viol et agression sexuelle sur un patient. Il l’aurait drogué puis agressé pendant une consultation au centre hospitalier d’Arras.
Il passera le week-end en prison. Vendredi 17 mai 2024, un médecin arrageois a été placé en détention après son interpellation, la veille, à son domicile près de Lille.
Présenté devant le pôle criminel de Béthune, il est soupçonné de viol sur l’un de ses patients. Les faits se seraient déroulés le 6 mai 2024 sur un homme de 38 ans, lors d’un examen médical après son admission aux urgences.
Une information judiciaire des chefs de viol et agression sexuelle sur personne vulnérable par personne ayant autorité a été ouverte. Après son audition, le médecin a été mis en examen pour ces faits.
Le parquet de Béthune rapporte “qu’une substance avait été administrée à la victime, à son insu, afin d’altérer son discernement ou le contrôle de ses actes”. Une autre information judiciaire a donc été ouverte pour “complicité d’administration de substance nuisible”. Le praticien est pour l’instant placé sous le simple statut de témoin assisté. Cependant, le parquet affirme ne pas avoir d’autres suspects pour cette intoxication.
Des conséquences judiciaires et internes
À l’hôpital d’Arras, la nouvelle a choqué. “Les faits reprochés sont surréalistes”, commente Denis Gaillet, infirmier, syndicaliste Force ouvrière et secrétaire du comité social et économique du centre hospitalier.
Saluant la transparence de la direction dans sa gestion de l’affaire, il rappelle la nécessité de “laisser la justice faire son travail” et renouvelle sa “confiance en l’administration pour prendre des dispositions.”
S’ils sont avérés, les faits reprochés “sont prévus dans des protocoles et procédures” sur lesquels Denis Gaillet travaille depuis “deux ans avec le comité social et économique et la direction.”
L'appel à ne pas généraliser
Placé en détention provisoire dans la soirée du vendredi 17 mai et écroué dans la foulée, le médecin encourt jusqu’à vingt ans de prison. Le parquet de Béthune reste évasif sur les prochaines étapes de la procédure. “A priori, il devrait y avoir des analyses la semaine prochaine.”
En attendant, le secrétaire du conseil de surveillance de l’hôpital d’Arras appelle à “ne pas jeter le discrédit sur l’ensemble des agents qui se démènent avec sérieux, professionnalisme et bienveillance au quotidien.”