C'est un triste nouvelle qui a malgré tout provoqué un certain soulagement à Amiens : l'usine Dunlop de Phillippburg, en Allemagne, va fermer ses portes. À Amiens Sud, l'impression d'avoir échappé au pire se fait sentir.
Avec le même type de production et quasiment le même nombre de salariés (870 à 880 à Amiens contre 890 à Philippsburg), l'impression est la même chez tous les employés : "c'était eux ou nous". Impression partagée par les responsables CFTC "il y a 2-3 ans, c'était nous", assure Philippe Thievenaud, ancien représentant du personnel.
Un soulagement à Amiens donc, mais pour Thierry Recoupé, délégué syndical CFTC, il faut continuer les efforts pour garantir l'avenir de l'entreprise. "On doit produire des pneus à forte valeur ajoutée et augmenter le volume de production". Pour le syndicaliste, l'image de l'usine a favorablement évolué : "Aujourd'hui, on est une référence au niveau qualité. Si l'on prend les rebus, on est actuellement en dessous de 2% alors qu'il y a 6 ans on était à 12 et 14%" Selon la CFTC, les indicateurs tels que l'absentéisme ou les accidents du travail ont largement diminué.
En Allemagne, il reste 5 usines Dunlop actuellement tandis que l'usine d'Amiens est la seule en France. La dernière usine du complexe industriel de Fort Dunlop, près de Birmingham en Grande-Bretagne, a fermé en mars 2014.
Installé à Amiens depuis 1959, Dunlop appartient au même groupe américain qui détient l'usine Goodyear d'Amiens Nord. L'entreprise a en effet fusionné, en 2004, avec Goodyear afin de créer le "site le plus moderne d’Europe". Avec une condition tout de même, accepter le rythme des 4x8. Une bonne chose pour Thierry Recoupé : "si on était resté à l'état d'il y a 6 ans, on serait assurément fermé", assure-t-il.
Avec une mauvaise conjoncture économique et la baisse des ventes de véhicule, la stratégie de Goodyear consiste aujourd'hui à produire des pneus à forte valeur ajoutée et développer les technologies.