Salon de l'agriculture : vaches, chevaux, moutons, lapins, ces races des Hauts-de-France qui s'exposent et font la fierté de leurs éleveurs

25 races puisent leur racines en région Hauts-de-France. Toutes n'ont pas fait le déplacement à Paris pour le salon de l'agriculture, mais les visiteurs découvrent sept d'entre-elles. Des animaux qui font la fierté de leurs éleveurs, voici leurs portraits.

Elles ont pour nom rouge flamande, bleue du Nord, ou encore géant des Flandres, pour les visiteurs du salon de l'agriculture, ces races sont souvent méconnues malgré leurs noms évocateurs de leur territoire d'origine. Notre découverte du jour dans les allées du salon commence par les plus imposantes.

Les vaches, nous les trouvons dans le pavillon 1, le plus grand du salon. Les Hauts-de-France proposent aux visiteurs trois races issues de la région.

  • Rouges flamandes

Ce lundi 28 février est un peu leur jour de gloire. Les rouges flamandes participent au concours général. La plus belle aura droit aux flashes des photographes et à toutes les attentions. Elles sont 16 à concourir, présentées par une dizaine d'éleveurs venus des Hauts-de-France.

Premier critère pour les membres du jury, les mamelles. La démarche de l'animal sera également importante, il faut qu'elle soit la plus "gracieuse" possible. 

À ce jeu-là, la championne s'appelle Orène, nous vient tout droit de Cassel dans le Nord et fait la fierté d'Emile-Henri Macke. "Je suis très content et surpris, je n'étais pas venu pour faire de la figuration mais avoir le premier prix, je n'y croyais pas" nous déclare le jeune éleveur de 23 ans à l'issu de la compétition.

Dans sa famille, on est présent au salon depuis 1952. Son arrière-grand-père d'abord, son grand-père ensuite. Ce concours 2022 a même été ouvert en hommage à cet éleveur de la Ferme du Coucou, bien connue dans la région. "Je pense qu'il nous a bien aidé" précise ému Emile-Henry, "dans la famille on a cette race dans le sang, une volonté de la défendre à tout prix."

  • Bleue du Nord

On en compte 1 500, cette race est originaire du Brabant et Hainaut Belge et du Hainaut français. À la fois vache laitière et élevée pour sa viande, les spécimens qui ont fait le voyage à Paris sont sous la protection des élèves du lycée agricole des 3 Chênes, situé au Quesnoy dans le Nord. Alexis, Jauris, Axel et Dominique sont apprentis en métiers agricoles ou en reconversion pour devenir responsable d'exploitation.

Dans leur établissement, les bleues du Nord sont "la seule race pour la transformation" précise Dominique Hardy. "Au-delà du lait, on fait des yaourts qui sont ensuite vendus ou servis à la cantine du lycée. On fait aussi des fromages avec, des bleus bien sûr, mais aussi des tomes ou de la mimolette."

À 30 ans, Dominique termine sa formation pour reprendre l'exploitation familiale près de Fourmies dans le Nord. Une transition entre son ancien métier "chez Renault" et son nouvel avenir professionnel.

  • Blanc Bleu

Après la rouge et la bleu, voici la blanc bleu, une logique du Nord ? Peut-être pas une pure race native de la région au sens génétique certes, mais qui appartient à ce territoire. Au salon, c'est Valentin Cheveau qui est aux petits soin ce lundi. Il représente avec ses camarades l'élevage Quentin Le Roy. Un éleveur qui pratique la vente directe. Chaque année il présente ses plus belles vaches au salon de l'agriculture. Installé à Aurelaune en Seine, en Normandie, les bovins de race blanc bleu sont sa spécialité.

Ils donnent une viande maigre en gras et riche en oméga3, "une race de viande haut de gamme" explique Valentin qui attend avec impatience le concours général de ses bêtes jeudi 3 mars. Nul doute que la gagnante aura droit à un câlin spécial de sa part !

La pavillon 1 nous permet de découvrir également une autre race venue des Hauts-de-France, après les bovins, voici les ovins.

  • Boulonnais

Voilà un mouton dont le berceau est le département du Nord. Les boulonnais ont la tête fine, légèrement bleutée ou rougeâtre, les oreilles dressées en cornet. Cette race bouchère est issue de croisements réalisés aux 18e et 19e siècles entre la brebis artésienne avec des béliers anglais pour améliorer la laine.

Après la Première Guerre mondiale, les effectifs étaient de 170 000 têtes, mais l'évolution de l'agriculture a peu à peu entraîné leur réduction. Dans le Nord de la France en 1963, il n'en restait plus que 15 000. Considérée comme disparue dans les années 80, des éleveurs comme les Henneron mère et fils, à Steenwerck dans le Nord, ont réussi à sauvegarder la race et ont développé de nouveau les effectifs.

Quittons le pavillon principal, direction le hall 6 à la rencontre des deux races équines.

  • Trait du Nord

Voici un cheval courageux, calme et attentif. Il nous vient tout droit du Hainaut français et de la Flandre. Sa résistance et sa vigueur font de lui un tractionnaire hors pair. Un cheval sûr et facile, au caractère doux. Il offre une aptitude au dressage appréciable pour les éleveurs qui sont 80 pour la seule région des Hauts-de-France.

Sur les neuf races équines de trait que compte la France, les traits du Nord sont parmi les quatre les plus menacées, tout comme celle des boulonnais.

  • Boulonnais

C'est certainement l'une des races équines les plus anciennes de la région. Son origine daterait de 54 avant Jésus-Christ. Utilisé pour les travaux des champs, le débardage de bois, l'attelage de loisir ou encore le nettoyage des plages, ce cheval est à la fois vigoureux et très élégant.

Mais la race boulonnaise est elle-aussi aujourd'hui menacée par la taille réduite de sa population : 300 juments reproductrices, 60 étalons pour 200 éleveurs. Avec le trait du Nord, ces chevaux sont désormais soutenus dans le cadre du plan de sauvegarde et de valorisation de la région Haut-de-France.

"Il est indispensable d'accompagner les éleveurs dans leur sélection afin de conserver les propriétés génétiques spécifiques à chacune" nous explique Michel Marchyllie, directeur des Espaces Naturels Régionaux, au centre des ressources génétiques des Hauts-de-France. "C'est toute l'identité régionale de ces races qui est en jeu, elles représentent un capital important de la région."

Une préservation qui passe également par l'existence d'une réalité économique. Les éleveurs et propriétaires doivent pouvoir vivre de leur activité. "Plusieurs expériences sont actuellement en cours dans le Hainaut, du côté de Saint-Quentin aussi, détaille Michel Marchyllie, vous pouvez voir par exemple des boulonnais sur le littoral participer au nettoyage des plages ou des traits du Nord collecter les déchets dans plusieurs communes de la région."

Terminons cet album des races des Hauts-de-France, par "le plus mignon des lapinous", à en croire les nombreuses réactions des enfants devant ce lapin.

  • Géant des Flandres

Le saviez-vous, les dents du lapin poussent tout au long de sa vie. Mastiquer des aliments riches en fibres, comme le foin, lui permet de les user régulièrement. Notre géant des Flandres en a tout plein à sa disposition.

La fourrure de ce "géant" est d'une longueur normale pour sa race, mais se sont ses oreilles qui attirent le regard des visiteurs. Grandes et robustes, leur longueur idéale de 19 à 20 cm est bien proportionnée à la taille de l'animal.

Un lapin XXL dont le poids varie de 6 à 10 kg. La taille moyenne géant des Flandres est de 80 cm mais là encore certains atteignent les 120 cm !

Ses origines remontent au 19e siècle, la race étant particulièrement adaptée aux besoins des familles nombreuses du Nord de l'époque. Avec une viande particulièrement diététique, ce gros lapin était bien utile pour les repas familiaux et avait le mérite de ne pas être très cher d'entretien. L'herbe cueillie le matin par les enfants avant d'aller travailler à la mine suffisait à leur alimentation.

Ce géant est aujourd’hui en voie de disparition, on compte environ 5 000 individus et certains élevages spécifiques se battent pour maintenir cette jolie race. Mais si vous êtes tombés sous le charme de cette énorme boule de poils et que vous souhaitez en adopter un (son prix est de 120 à 144 euros), renseignez-vous. Les géants des Flandres ont des besoins très spécifiques et sont aussi fragiles que des lapins nains.

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