Déçu de ne pas pouvoir réserver une table au restaurant L'Étoile du jour à Abbeville, fermé pour liquidation judiciaire, un couple de retraités décide de rouvrir l'établissement.
La pression monte à L'Étoile du jour. Chantal Charlet et Artur Rosario s'activent. Leur nouveau restaurant, situé dans une demeure du XVIe siècle, au centre ville d'Abbeville, a réouvert ce week-end de Pâques.
"C'est la dernière ligne droite. C'est la plus stressante", avoue Arturo. Un stress d'autant plus grand, que ces nouveaux propriétaires sont d'anciens clients. Ces jeunes retraités ont découvert la vente de l'établissement il y a quelques semaines.
"C’est un hasard. On était plus pour partir au Portugal, et en fait, on a eu le coup de cœur ici, se souvient Chantal. On était sur Paris et Artur me dit 'comme on retourne sur Abbeville, réserve une table à L’Étoile du jour'. Et quand j’ai appelé, j’ai vu sur le site, que c’était en liquidation judiciaire. Après, ça a été très vite". "Le samedi, on est passé devant pour voir et on a vu le soldeur qui débarrassait tout, poursuit Artur. On a demandé qui est le liquidateur. Le lundi matin, on a appelé. Ils nous donné l’adresse du propriétaire. À 15h, c’était fini. L’affaire était conclue."
Le couple n'en est pas à son coup d'essai. Depuis trente ans, ces restaurateurs ont tenu plusieurs établissements en région parisienne. Aujourd'hui, habitant à Abbeville, ils veulent apporter leur touche personnelle à commencer par un relooking des menuiseries.
"On voulait mettre de la gaîté et de la couleur, s'exclame Chantal, un pinceau à la main. Comme j'adore peindre, c'est moi qui m'y colle".
Nouveaux patrons, nouvelle carte
Côté cuisine, Arturo donne ses dernières instructions. "Chez nous, on n'a pas de chef. Les trois gars sont très complémentaires et ont tous des spécialités différentes. Moi, je leur apporte de bons produits, à eux de les sortir comme il faut". Des nouveaux produits comme les fruits de mer, qui sont désormais mis en avant.
Sept salariés ont été embauchés. Parmi eux, d'anciens salariés, comme Léo Lefèvre, ravi de reprendre du service. "J'ai travaillé ici, il y a cinq ans. Des extras en plus de mes études. J'ai aussi remplacé le chef de salle durant l'été et j'avais repris en octobre l'année dernière en CDD, avant la fermeture en janvier. Dans un établissement que je connais depuis des années, où j'ai fait mes stages en restauration, il n'y a rien de mieux".
Autre petit changement, les horaires de fermeture. "On va servir un peu plus tard que 21h30. On va faire jusqu'à 22h, 22h30" annonce Artur.
Les efforts ont payé. Le restaurant a affiché complet pour l'ouverture en ce week-end de Pâques.
