Les autorités alertent sur une arnaque en augmentation dans la région Hauts-de-France et notamment dans la Somme. Un courrier envoyé par mail accuse de faits de pédocriminalité et de trafic sexuels.
"Pédopornographie, pédophilie, trafic sexuel [sic], vous faites l'objet de plusieurs poursuites judiciaires en vigueur ..."
Voici ce qu'ont pu recevoir ces dernières semaines, plusieurs particuliers, entreprises et mairies, dans un courriel prétendument envoyé par la Brigade de Protection des Mineurs (BPM).
Il s’agit en réalité d’une arnaque, qui vise à escroquer des victimes crédules en leur faisant peur avec de fausses accusations. Le procédé est récurrent dans les arnaques par mail.
En effet, ce message indique qu’après une saisie de la Cyber-infiltration, "vous vous êtes rendu coupable de plusieurs graves infractions à la loi (pédopornographie, pédophilie…)" et vous informe que, sans réponse de votre part, votre dossier sera transmis aux autorités pour de possibles poursuites judiciaires. Il mentionne également que l’affaire sera rendue publique, que "votre famille, vos proches et toute la France entière verront ce que vous faites devant votre ordinateur".
Des menaces, qui, si vous n’avez rien à vous reprocher, pourraient susciter une réponse par réflexe de votre part pour vous dédouaner. Avec cette réponse, l'expéditeur cherche à vérifier que votre adresse est valide et que vous portez de l’intérêt au message d’escroquerie qu’ils vous ont envoyé.
En Somme, la gendarmerie d'Amiens fait état de 4 mairies et 2 entreprises qui auraient reçu ce courrier depuis le début de l’année. "Mais ce sont surtout des particuliers qui sont visés" précise l’aspirant Bastien Ribard.
L’expéditeur joue sur la crédulité possible du destinataire en expliquant que les infractions ont été commises après avoir été ciblé sur un site d’annonce sur Internet. "Des amendes peuvent être demandées, que des personnes crédules paieront par peur" explique l’aspirant.
Les moyens pour repérer une arnaque sont les suivants :
- Vérifier l’adresse mail. Les gendarmerie et services de police utilisent un adresse officielle du Ministère de l'intérieur et non pas “outlook, gmail etc
- Vérifier l’orthographe. Ces messages sont souvent remplis de fautes.
- Une enquête de police ne peut pas avoir comme conséquence, la publication des soi-disantes preuves en cas de non-réponse. Puisque chaque accusé dispose de la présomption d’innocence et doit être jugé au tribunal.
Dans le département, les autorités remarquent un retour en force des arnaques par mails depuis la fin de l’année 2020. Si vous recevez un courrier de ce type, les autorités conseillent de signaler les faits sur la plateforme PHAROS du ministère de l’Intérieur.
Si vous avez donné suite à l’arnaque et avez payé, il vous faudra rassembler les preuves en conservant les échanges avec l’escroc ainsi que toute autre information que vous avez pu collecter et qui pourra vous servir pour déposer plainte auprès des autorités. L’association France Victime accompagne gratuitement les personnes arnaquées, à contacter au 116 006 (appel et services gratuits).