À Amiens, un site de déconstruction recycle des milliers de pièces automobiles issues de voitures destinées à la casse

Sur un site industriel de 6,5 hectares situé à Amiens, l'entreprise Alliance Automotive Group récupère plus de 8000 véhicules chaque année afin de recycler les pièces détachées. Pour le moment ce secteur représente seulement 3% du marché en France, mais une prise de conscience écologique semble booster les commandes.

C'est une casse automobile d'un nouveau genre. À Amiens, sur le site de déconstruction de l'entreprise Alliance Automotive Group, 2400 véhicules hors d'usage sont actuellement stockés. Au lieu d'être broyées, ces voitures vont débuter leur seconde vie.

Dans l'atelier, elles sont d'abord dépolluées puis désassemblées. Ainsi tout ce qui est fonctionnel peut être réutilisé. "Sur celle-ci on peut récupérer les deux portes, les rétroviseurs, le hayon, les feux intérieurs et extérieurs...", montre Alain Souply, mécanicien. Au total, 26 pièces de cette voiture vont être recyclées. 

Une fois démontées puis nettoyées, les pièces sont ensuite prises en photo et référencées sur le site internet de la marque Back2car pour être vendues. "Pour les prix, par exemple d'un moteur, cela dépend du kilométrage, de l'année du véhicule, du type, explique le vendeur Jean-Baptiste Marié. Il y en a un en prix d'affiche on va le mettre à 2000 euros, parce que ce sont des moteurs très rares et celui-ci est près peu kilométré." 2000 euros au lieu de 7000 neuf. De quoi faire de bonnes économies et un geste pour la planète.

150 colis de plus par rapport à 2019

Si aujourd'hui, le marché de la pièce auto d'occasion ne représente que 3% en France contre 20% dans d'autres pays européens, le principe semble attirer de plus en plus de clients selon le directeur d'activités chez Alliance Automotive Group France. "Il y a une vraie prise de conscience et on le sent bien aujourd'hui car on a fait une étude de marché, on a sondé nos garagistes et 57% pense que le recyclage des pièces leur apporte une image positive, alors que l'on aurait posé la question il y a deux ans, on aurait été à 10 ou 15%", indique Luc Fournier. 

Second facteur, selon lui, le prix de la pièce détachée qui a fortement augmenté chez les constructeurs. "De ce fait, les assureurs, pour faire baisser le coût de la réparation en cas de sinistre, font appel à la pièce d'occasion", poursuit-il. 

Aujourd'hui l'entreprise expédie 600 colis au lieu de 450 en 2019, principalement des pièces de carrosserie. Selon Alliance Automotive Group, le site d'Amiens est à ce jour l'un des plus grands sites de production de pièces auto issues de l'économie circulaire de France.