Depuis son lancement en 2019, la flotte de bus électriques d'Amiens a multiplié les couacs alimentant l’exaspération de certains utilisateurs. Le réseau Ametis va envoyer progressivement les bus en révision au Pays basque espagnol.
Invité sur le plateau de France 3 Picardie le 1 septembre, Eric Patoux, directeur du réseau Ametis est revenu sur les changements qui attendent les utilisateurs pour la rentrée 2021-2022. Parmi les annonces, l’envoi pour révision des bus du réseau à San Sebastian où se trouve le constructeur.
Il y aura un programme qui est encore à définir. Ils seront envoyés progressivement à raison d'à peu près 3 bus en même temps. Le constructeur s’est engagé à les remplacer par des bus gasoil pour ne pas avoir à baisser la fréquence et donc à réduire l’attractivité du réseau.
Une opération qui pourrait s’étaler sur 8 à 12 mois. "Les opérations de reprise peuvent durer trois semaines à un mois pour chaque véhicule", prévient-il avant de conclure : "L’objectif, c’est vraiment d’améliorer les performances de fiabilité et de disponibilité."
De nombreux problèmes
Une situation qui paraissait inévitable au regard des nombreux soucis rencontrés par la flotte. Aux ratés de 2019 lors du lancement, qui s’étaient accompagnés d’une scène insolite -une dacia avait aidé un bus à recharger sa batterie – se sont ajoutés d’autres problèmes. Le dernier en date est l’arrêt quasi complet du réseau à cause notamment de systèmes de freinage inutilisables en raison de la vague de froid. Le 9 février 2021, seulement six bus sur 43 avaient pu rouler normalement.
Une situation que dénonçait le président d’Amiens Métropole, Alain Gest, alors interrogé par nos collègues de France Bleu."Quand nous avons décidé d’acheter ces bus, il ne nous pas été précisé qu’ils ne fonctionnaient que dans les pays chauds. C'est tout simplement inadmissible. C’est la raison pour laquelle je vais adresser un courrier à la direction d’Irizar pour la convoquer à Amiens. Nous regarderons ensuite la suite à donner à cette affaire."
Changements de parcours et de fréquence
Du reste, le réseau connait quelques changements. "Dans certains quartiers on a amélioré l’offre comme à Renancourt. Des quartiers sont mieux desservis grâce à un prolongement de la ligne notamment celle du centre commercial nord et certaines lignes ont des parcours beaucoup plus directs afin de raccourcir le temps de parcours de l’ensemble des voyageurs", décrit le responsable.
Des changements qui n’entraînent pas au premier septembre des modifications de tarifs, mais qui ont parfois une influence sur la fréquence des bus. "Il n’y en a pas sur les lignes 1, 2 et 3. Seule la ligne 4 passe d’une attente de 10 à 12 minutes. C’est un changement qui a permis de redéployer des moyens ailleurs", conclut-il.