Les lieux de cultes étaient placés sous vigilance renforcée ce week-end, alors que se déroulaient les messes de Toussaint pour les chrétiens. Avec l'alerte attentat du plan vigipirate, décidée après l'attaque de Nice jeudi dernier, des effectifs supplémentaires avaient été déployés.
Ce sont les dernières messes qui pourront se tenir lors du confinement et qui se sont déroulées dans un contexte très particulier. Les offices de Toussaint ce dimanche 1er novembre ont eu lieu encadrés par des mesures de sécurité renforcées aux abords des lieux de culte, quelques jours après l'attaque au couteau qui a fait trois morts à la basilique de Nice et alors que la France se trouve depuis en "urgence attentat", le niveau le plus élevé du plan vigipirate.
"Combattre la peur"
A Amiens ce matin, les fidèles se pressaient sur le parvis de la cathédrale exprimaient leur souhait de dépasser la crainte. "On est tous saisis par la peur à un moment donné mais il faut la combattre, on n’a pas d’autre choix, développe l'une d'eux. On sait qu’on repart en confinement donc là, c’est la seule possibilité de communion réelle avant on ne sait pas combien de temps." D'autant que l'entrée dans l'édifice se faisait sous le regard d'effectifs déployés spécifiquement. "En arrivant déjà sur le parking, on a vu qu’il y avait la police, narre un couple. En arrivant à la cathédrale, il y a les militaires. C’est sécurisant."
Emmanuel Macron a annoncé vendredi le passage de 3.000 à 7.000 soldats sur le territoire dans le cadre de l'opération Sentinelle. Dans la Somme, 60 policiers, une trentaine de militaires dont une dizaine de gendarmes ont été mobilisés pour ce week-end de Toussaint. Avant et pendant le culte, la section d'intervention de la police patrouillait aux abords de la cathédrale. "C’est un repérage des lieux pour commencer : vérifier sur le parvis de Notre-Dame et aux alentours qu’il n’y ait aucun objet suspect, personne qui pourrait rôder et vérifier que tous les accès soient fermés", explique le brigadier Ali, déployé sur place.
18 messes encadrées
"Ce week-end, nous avons sécurisé l’ensemble, sur les villes d’Amiens, d’Abbeville et des circonscriptions alentours, des messes de la Toussaint et des messes anticipées, détaille David Preud'homme, commissaire divisionnaire et directeur départemental de la sécurité publique. Egalement, c’est une présence renforcée dans les cimetières." Au total, 18 offices ont été encadrés dans tout le département.
A l'intérieur de Notre-Dame d'Amiens, les prières allaient aux victimes. "Tout le sermon tournait autour de Nadine, Simone et Vincent qui, parce qu’ils étaient chrétiens, ont été assassinés dans la basilique Notre-Dame à Nice, explique Don Edouard de Vregille, à l'issue de l'office. L’idée forte était de dire que Christ lui-même a vaincu la haine, non pas en la repoussant mais en l’acceptant." Le recteur ajoute : "Nous ne voulons pas que la haine qui peut être tapie dans notre cœur ait le dernier mot." Ce dimanche, six personnes se trouvaient en garde à vue dans le cadre de cette attaque. Le principal suspect, un Tunisien âgé de 21 ans, a été grièvement blessé lors de l'intervention des forces de l'ordre.