C'est un dispositif qui permet de mêler sport et études : le pôle d'excellence du football amateur (PEFA) d'Amiens fait figure de précurseur dans son domaine avec notamment sa section futsal. Il n'y en a que neuf dans toute la France.
Ils jonglent entre les ballons et les cours avec succès. Les jeunes de la section sportive d'Amiens gagnent sur tous les plans.
À l'origine, ils sont tous footballeurs sur herbe. Le futsal ce n'est pas forcément le premier choix des élèves. Mais pour intégrer le pôle d'excellence du football amateur, le PEFA, ils ont su se laisser convaincre par la pratique. "J'ai découvert cette discipline en seconde, raconte Ayoub Hammouch, élève de Terminale. Avant quand j'étais petit, je faisais du futsal, mais pas comme ça, des futsals dans mon quartier, on jouait à la rache. Maintenant, il y a des tactiques, c'est ça qui fait que j'ai aimé."
20 joueurs sélectionnés
À l'issue de plusieurs tests et d'une concurrence importante, 20 joueurs ont été sélectionnés. Une filière qui attire partout dans les Hauts-de-France, à l'image de Maël Morin, originaire de Breteuil dans l'Oise. "Je trouvais ça très intéressant, le système école et foot et cela m'a permis de me rendre plus autonome sur les devoirs", confie l'élève de Première.
"Nous, ce qui nous intéresse, c'est tout d'abord le profil scolaire, pas seulement les résultats scolaires, mais cela peut être aussi le comportement, indique Clément Cailly, responsable de la section sportive futsal. Donc, on essaye de voir des profils qui peuvent coller et ceux qui collent sont des profils qui sont impliqués scolairement et ensuite, il y a évidemment le profil sportif qui nous intéresse : comment le joueur se débrouille techniquement, tactiquement, avec les autres en termes de cohésion."
Sérieux sur le terrain et en classe
Avant d'être footballeurs, les jeunes de la section sont avant tout élèves. Les trois lycées de la cité scolaire d'Amiens leur permettent d'avoir un emploi du temps aménagé. En contrepartie, ils doivent montrer leur sérieux, sous peine d'être privés d'entraînement. "Il ne faut pas trop penser au sport aussi, il faut bien travailler, parce que si on ne travaille pas assez, on va avoir des mauvaises notes, on va avoir des heures de colle pendant les entraînements", affirme Tiziano, élève de Seconde.
"Les entraînements et les cours ça va, c'est plus compliqué quand on est en compétition, il faut rattraper soit une matinée, soit une après-midi entière de cours, du coup, on a une étude exprès pour rattraper", explique Giovanni, élève lui aussi de Seconde.
"Parfois les entraînements sont un peu fatigants pour eux, concède Marc d'Azemar, professeur d'histoire géographie au lycée Édouard Branly. Ils ratent de temps à autre des cours pour des compétitions, mais leur sérieux se mesure aussi à ça dans la mesure où très souvent quand ils reviennent en classe après, ils ont rattrapé leurs cours, sans parfois que l'on soit derrière eux. Ils savent qu'ils sont dans un processus scolaire qui est aussi important que le niveau sportif."
"Cela m'a apporté une amélioration au niveau de la concentration"
Une fois les cours terminés, direction le gymnase avec quatre entraînements par semaine, du lundi au jeudi. Dans une discipline très tactique et technique, les joueurs voient rapidement leur progrès. Que ce soit en gymnase, ou en football classique. "Cela m'a apporté une amélioration au niveau de la concentration, dans le mental parce qu'avant, j'étais un joueur qui était beaucoup dissipé, assez nonchalant", confie Christevie Ndelo, élève de Première du Pôle d'excellence du football amateur.
Le PEFA d'Amiens s'était illustré la saison passée en atteignant côté football la finale de son championnat de France. Les joueurs de futsal ont, eux aussi, bien envie de dribbler vers la victoire.
Édité par Éline Erzilbengoa / FTV