Dès le 1er janvier 2021, les pailles en plastique devraient être interdites dans l’Union européenne. Par anticipation, des étudiants amiénois se sont lancés dans la création de pailles en bambou, déjà commercialisées chez certains restaurateurs de la ville.
"On a vu que vous aviez encore des pailles en plastique et on voulait vous présenter des pailles en bambou". Robin, Pierre et Gabriel viennent de pénétrer dans le Forum, une brasserie situé dans le centre-ville d’Amiens.
Face à Alain Bendif, gérant de l’établissement, ces étudiants originaires d’Amiens dégainent leurs meilleurs arguments pour vanter les mérites de leur paille en bambou : "Elles sont personnalisables, vous pouvez y faire graver le nom de votre établissement ou de votre site web".
Après avoir démarché une dizaine d’établissements dans la capitale picarde, ils ont déjà deux commandes dans des bars du quartier Saint-Leu. "C’est une très bonne initiative, salue le gérant du Forum. C’est bien de démarcher physiquement plutôt que par téléphone. Ce côté publicitaire c’est sympa et innovant. Au lieu d’avoir des cartes de visite on aura des belles pailles en bambou !"
En moyenne, les serveurs de cet établisssement utilisent 500 à 1000 pailles chaque jour en haute-saison. La paille plastique fait partie des 10 déchets les plus retrouvés sur les côtes, alors à un an de son interdiction dans l'Union européenne, la question de son remplacement se pose plus que jamais
Une durée de vie entre un et deux ans
Pour s’offrir une paille personnalisable, les commerçants devront débourser 85 centimes d’euros contre environ 2 centimes la paille en plastique. "C’est une vision sur le long terme, explique Pierre Lefebvre, étudiant en école de commerce. Les pailles en plastique sont des objets à usage unique donc elles n’ont pas de valeur sur la durée. Nos pailles en bambou peuvent être utilisées plus de 1000 fois donc le prix est justifié par leur longévité".Une fois utilisées, ces pailles peuvent être nettoyées avec une petite brosse ou directement au lave-vaisselle. Seul bémol : elles sont pour l’instant fabriquées en Chine. Un impact carbone difficile à assumer lorsque l'on vente les mérites d'un objet écologique. "Nous voulions nous lancer sur le marché des Hauts-de-France très rapidement donc pour une raison de temps et de coût nous sommes passés par la Chine, reconnaît Gabriel Prilaux, étudiant en DUT. Mais à long terme on aimerait produire la paille en France et pourquoi pas dans les Hortillonnages d’Amiens".
Ces étudiants l'ont bien compris : en matière d'écologie, chaque initiative est la bienvenue.