Les syndicats annoncent 25 à 50% de grévistes dans les écoles de la Somme et de l'Oise, dans le cadre d'un appel à la grève générale.
Après quatre mois de mouvement des gilets jaunes, dont deux mois de "Grand débat national", plusieurs syndicats appellent à une journée de mobilisation commune, nationale et interprofessionnelle, ce mardi 19 mars. La CFDT ne participe pas, mais la CGT et Force Ouvrière sont sur les rangs, ainsi que le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire.
Et c'est peut-être dans l'Education nationale que la mobilisation sera la plus forte.
25% dans la Somme, 50% dans l'Oise ?
Dans la Somme, 25% des enseignants du premier degré ont annoncé qu'ils se mettraient en grève, demain. "C'est beaucoup, se réjouit la FSU, bien plus que les précédentes journées de mobilisation où on était plutôt à 10-15%." Selon le syndicat, 138 écoles n'assureront qu'un service minimum. Par ailleurs, Amiens Métropole prévoit de fermer 10 de ses 59 "satellites de restauration" et ouvrir un accueil minimum dans deux centres de loisirs.
Dans l'Oise, la FSU annonce une mobilisation plus forte encore : 1 enseignant sur 2 serait en grève, demain, dans les écoles du département. "C'est une participation istorique que nous n'avons pas observé depuis 2003", souligne le syndicat.
Un rejet de la Loi Blanquer
Les enseignants "se sont saisis de cette journée pour protester contre l'orientation de la politique éducative", indique Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat Snuipp-FSU. Le projet de loi "sur l'école de la confiance", concocté par le ministre Jean-Michel Blanquer et voté en février à l'Assemblée nationale, ne donne aucun moyen supplémentaire, "sauf aux écoles privées", ajoute-t-elle.
Autre grief des professeurs du primaire : le "recadrage, avec menaces de sanctions", envoyé par le ministère de l'Education nationale début mars aux recteurs, qui vise les enseignants refusant de faire passer les évaluations de CP et CE1 à leurs élèves, ajoute Mme Popineau. Ces évaluations, sous leur forme actuelle, sont vertement critiquées par des enseignants, y compris certains favorables à ce type de dispositif, mais le ministre "avance seul" et "refuse d'écouter", déplore Mme Popineau.