L'athlète unijambiste Guy Amalfitano s'est lancé un nouveau défi complètement fou : traverser la France en 100 jours, soit 4 300 km, en courant. Le but, récolter des fonds pour 12 associations, une par région traversée. Samedi 29 avril 2023, il est arrivé à Amiens, dans la Somme, bouclant ainsi sa 44e étape.
Il est environ 15h samedi 29 avril 2023 lorsque nous retrouvons Guy Amalfitano à une dizaine de kilomètres d'Amiens, dans la Somme. Le coureur unijambiste de 58 ans se prépare à repartir après une courte pause. Réveillé depuis 6h du matin, il a déjà parcouru 35 km sur les routes picardes.
"Pour l'instant, je gère bien les kilomètres, l'effort, les horaires. En général, on entre dans une routine et c'est de plus en plus facile", lance-t-il en pleine course, appuyé sur des béquilles spécialement adaptées pour la course à pied.
Déjà 2 tours de France à son actif
Guy Amalfitano s'est lancé un défi de taille, qu'il a nommé Ultra Run France Tour 20.3. Son objectif : traverser toutes les régions de France (excepté la Corse) en 100 jours en courant. Soit 4 300 km. Un marathon par jour. Un défi sportif, mais surtout un moyen de récolter des fonds pour une association ou une fondation de chacune des 12 régions.
Le "kangourou" n'en est pas à son coup d'essai. Il avait déjà tenté l'aventure en 2022, mais avait été contraint d'abandonner après 10 jours de course en raison de gros soucis physiques. Auparavant, il avait déjà réalisé deux tours de France, en 2011 et en 2013, récoltant au total 85 000 euros pour la lutte contre le cancer.
Plus jeune, Guy Amalfitano pratiquait le saut en hauteur, le saut en longueur et le saut à la perche avant qu'un cancer ne le coupe dans son élan. Amputé à l'âge de 17 ans, il n'abandonne pas le sport pour autant et intègre quelques mois plus tard l'équipe de France de ski. En 2009, après une blessure, il est contraint d'arrêter sa carrière de skieur et se lance dans la course à pied.
"Le but est d'aller au contact des gens"
Pendant son Ultra Run, l'athlète ne court pas sur les petites routes de campagne. "C'est mon moyen d'attirer l'attention pour des bonnes causes. Évidemment, je pourrais prendre des petits chemins tranquilles, mais le but, c'est de me montrer, d'aller au contact des gens, donc je prends les gros axes. Régulièrement, les automobilistes me font des petits signes d'encouragement", explique-t-il.
"Le plus difficile est d'appréhender les passages un peu chauds qui ne sont pas prévus pour les piétons. Il faut s'adapter et être vigilant. C'est finalement ça le plus dur", estime le coureur.
Dans cette aventure, il est assisté par huit chauffeurs qui vont se relayer pendant toute la durée du périple. Depuis le 27 avril, et jusqu'au 11 mai, Thierry Roubliques le suit au volant d'un camping-car et le soutient. "Mon rôle, c'est de lui rendre la vie facile, pour qu'il n'ait à penser qu'à la course. S'il a besoin, il me fait signe, mais moi, je roule. C'est lui qui doit demander et pas moi qui dois le perturber", résume ce dernier. Il prépare également les repas et les boissons énergisantes.
Récolter des fonds pour l'association Césaire
Dans les derniers kilomères pour rejoindre Amiens, le coureur est accompagné de Maxime Bourgois, un marathonien. "Courir avec lui aujourd'hui s'inscrit dans mes valeurs et mon engagement", souligne-t-il.
Je sais pourquoi je fais ça donc c'est vrai qu'à chaque étape, je suis content d'arriver sans encombre.
Guy Amalfitano, athlète unijambiste
À 17h15, Guy Amalfitano arrive à l'hôtel de ville d'Amiens. Il a déjà parcouru 1 881,6 km. "Je sais pourquoi je fais ça donc c'est vrai qu'à chaque étape, je suis content d'arriver sans encombre", ajoute l'athlète. Dans les Hauts-de-France, il récolte de l'argent pour l'association Césaire, du nom d'un petit garçon atteint d'une maladie génétique orpheline rare.
Il reste encore à l'athlète 56 jours de course avant d'arriver à Orthez, près de Pau, le 24 juin prochain. "J'approche de la moitié, psychologiquement, ça va être positif. Après, j'attaque la descente", se réjouit Guy Amalfitano. Il est possible de suivre le parcours de l'athlète sur une carte GPS, actualisée en direct.
Avec Rachel Desmis / FTV