Il frappe une personne toutes les quatre minutes en France : l'accident vasculaire cérébral ou AVC touche chaque année 140 000 personnes. La journée de lutte contre cette maladie est le 29 septembre. Ce week-end à Amiens, des professionnels de santé sensibilisaient aux signes et comportements qui sauvent.
Devant une place centrale d'Amiens, des stands dans lesquels des professionnels de santé prennent la tension, testent la glycémie et abordent les passants. Cette action a pour but de lutter contre les accidents vasculaires cérébraux ou AVC, car 90% d'entre eux sont dus à des facteurs de risque évitables.
Pourtant, l'AVC tue 40 000 Français par an, soit la troisième cause de mortalité. Le personnel du CHU d'Amiens et des personnes ayant fait un AVC ont battu le pavé pour informer sur cette maladie samedi 28 octobre 2023, veille de la journée mondiale de lutte contre cette pathologie.
"40% des lits sont occupés par des gens entre 20 et 50 ans"
Dans les stands, plusieurs personnes d'un certain âge se font tester. "J'ai des proches qui sont décédés d'AVC, donc j'y pense en vieillissant", concède un homme avant une prise de tension. "Je ne suis pas inquiet pour moi, mais je suis venu m'informer sur ce qu'il faut faire quand on est témoin", explique un autre, plus jeune. Et pourtant.
"Si on arrive à plus de 4 h 30, il y a un traitement qu'on ne peut pas administrer en cas d'infarctus"
Dr. Chantal Lamy, neurologue au CHU d'Amiens
Ces actions de sensibilisation sont aussi l'occasion de lutter contre cette idée reçue, car "l'AVC n'est pas qu'une pathologie de la personne âgée, c'est complètement faux, tranche Jérôme Lalot, infirmier en soins intensifs de neurovasculaire au CHU d'Amiens. Dans notre service, 40% des lits sont occupés par des gens entre 20 et 50 ans. Chez les sujets jeunes et féminins, c'est généralement l'association de la pilule et du tabac. Il existe aussi des facteurs de risque qui peuvent être contrôlés pour faire baisser le risque de manière considérable. Ce sont toujours les mêmes : l'hypertension artérielle qui peut être très bien traitée, le cholestérol, le diabète qui est une pathologie indolore, donc beaucoup l'ont sans le savoir. Puis l'obésité, qui induit les autres facteurs de risque."
"Il faut aller consulter le plus vite possible"
Le Dr. Chantal Lamy, neurologue au CHU d'Amiens, est aussi présente pour rappeler les signes avant-coureurs de l'AVC. "Parfois une déformation du visage, une paralysie d'un bras, d'une jambe, une difficulté à parler, à articuler ou à comprendre où un mal de tête d'apparition extrêmement brutal", détaille la neurologue.
Elle insiste également sur l'importance des premières heures après l'apparition des symptômes. "Il faut aller consulter le plus vite possible pour initier les traitements en urgence. Si on arrive à plus de 4 h 30, il y a un traitement qu'on ne peut pas administrer en cas d'infarctus, souligne Chantal Lamy. Il y a un traitement que l'on peut administrer dans les 24 heures, mais c'est vraiment important d'aller le plus vite possible."
[#Prévention] À l’occasion de la Journée mondiale contre les #AVC, la Fondation pour la Recherche sur les AVC dévoile sa campagne de prévention pour mieux connaître et reconnaître l’AVC 🙌
— FHF (@laFHF) October 27, 2023
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Un conseil que reprend Philippe Monnet, victime d'un AVC : "j'avais fait un accident ischémique transitoire deux jours avant, à cause de cela, je ne voyais plus à ma gauche. Je me suis dit que j'irais voir le médecin lundi et le dimanche matin, je me lève et je fais un AVC."
Il rappelle cependant sur le fait que certaines personnes, comme lui, peuvent récupérer les capacités perdues lors de l'AVC. "J'étais complètement hémiplégique à droite, je ne parlais plus et je ne voyais plus. Ils m'ont emmené à l'hôpital, j'y suis resté une semaine, puis j'ai commencé la rééducation et regardez où j'en suis, j'arrive à tout faire !"
📅 Demain, c'est la journée mondiale de l'#AVC 💔
— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) October 28, 2023
L'accident vasculaire cérébral est la 1ère cause de handicap acquis chez l'adulte.
👉 Chacun peut agir pour sa santé et réduire les risques d'AVC ⤵
Pour partager cette expérience, Philippe Monnet intervient régulièrement au CHU afin d'encourager les victimes d'AVC à s'accrocher pour récupérer. L'AVC est la première cause de handicap et de démence en France.
En cas de symptômes, le premier réflex à avoir est d'appeler le 15.
Avec Sophie Picard / FTV