Le zoo d’Amiens annonce la naissance d’un bébé otarie, une première depuis 10 ans

Mercredi 7 juin, une otarie de Californie est née au zoo d’Amiens. Après avoir appris à nager dans les coulisses du parc, le petit et sa mère ont rejoint le bassin principal sous les yeux attendris des soigneurs et des visiteurs.

La présentation du chiot (nom donné aux petites otaries) a suscité l’enthousiasme de l’équipe animalière du zoo d’Amiens, mais aussi des visiteurs. En effet, la dernière naissance d’une otarie amiénoise remonte à dix ans.  

"Ce n’était pas prévu pour nous, pour cette année, explique Xavier Vaillant, le directeur du zoo. On pensait avoir encore un petit peu de temps. Notre mâle étant un petit peu jeune, on pensait qu’il allait être mature sexuellement d’ici un ou deux ans. Il s’avère que l’année dernière, il était déjà mature. Quand on a fait les échographies au début du printemps dernier, on s’est rendu compte que la femelle était gestante et donc que le mâle était déjà mature sexuellement."

Cette dernière est née mercredi 7 juin, après onze mois de gestation différée. En effet, la croissance embryonnaire ne débute réellement qu’au bout du deuxième mois et dure environ neuf mois. Ce procédé permet aux femelles gestantes de donner naissance à leur petit chaque année durant une période bien précise située entre juin et juillet, au moment où, dans la nature, mâles et femelles otaries se regroupent par centaines sur les côtes pacifiques nord-américaines.

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Mona et son petit, au bord du grand bassin du zoo d'Amiens. ©Marie Roussel / FTV

Des premiers jours sous le signe de l'apprentissage

La mise bas de Mona, la mère de l’otarie de 50 cm et de 5 kg, a eu lieu sur la terre ferme, car le bébé otarie ne sait nager à la naissance. Les deux individus sont ensuite restés une semaine au sec. "Nous, on allait voir quand même régulièrement. On a commencé à le désensibiliser à notre présence, toujours avec l’accord de la mère qui a vraiment été très cool avec nous dès le début. Après, on lui a donné accès au petit bassin qu’on a à l’intérieur, avec une pente très douce, pour qu’il apprenne à nager. Et, aujourd'hui, première sortie dans le grand bassin. Il suit maman et ça se passe super bien. On a fait une rencontre avec tout le monde hier (ndlr, les autres otaries), en contact direct. C’est une sorte de bisou soufflé qu'ils se font entre eux", raconte Claire Alexandre, soigneuse auprès des otaries.

L’allaitement va durer près d’un an, mais le chiot commencera à s’intéresser aux poissons dans quelques semaines. Il jouera avec, dans un premier temps, avant de les manger. Par ailleurs, le petit et la mère ont échangé des vocalises. Ce travail de reconnaissance auditive précoce permet aux mères otaries de retrouver leur petit au sein d’un groupe.

Une espèce sous surveillance

Les otaries de Californie vivent au sein de la zone Rivages du zoo d’Amiens. Elles font l’objet d’un programme européen de conservation (EEP), coordonné par l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA). Bien que le statut de cette espèce soit aujourd’hui en préoccupation mineure sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), il est important de l’y maintenir et donc de surveiller ses effectifs.

Leur présence dans le parc permet de sensibiliser le public aux problématiques environnementales telles que la pollution des océans et les dangers du plastique sur les animaux marins. "Ce sont des animaux qui vivent vieux, qui ont des cycles de reproduction longs. On se doit de ne pas avoir une surpopulation", indique le directeur du zoo. "On se coordonne au niveau des zoos européens pour ne pas faire tous les ans tous des bébés. On a une forme de planning familial au niveau européen. C’est à peu près valable pour tous les animaux qu’on accueille ici."

"On ne prélève plus d’animaux dans le milieu naturel. L’idée est que toute la population vivante actuellement en captivité dans les zoos puissent assurer les besoins des parcs zoologiques dans les années futures. C’est pour ça qu’en plus d’avoir régulièrement des naissances, on fait des échanges d’animaux. L’idée est de croiser au maximum la génétique pour ne pas arriver à de la consanguinité."

Reste désormais à connaître le prénom du nouveau-né. 

Avec Grégoire Alcalay / FTV

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