Le supporter dijonnais suspecté d'être l'auteur des cris de singe lors de la rencontre contre le DFCO, ce vendredi 12 avril, n'a pas été mis en examen au terme de sa garde à vue. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.
L’évènement continue de secouer le monde du football. Vendredi 12 avril, la rencontre sportive entre Dijon et Amiens avait été interrompue quelques minutes à cause de cris racistes proférés à l’encontre du défenseur amiénois Prince Gouano. "J'ai entendu des bruitages de singe (...). Je me suis retourné et effectivement il y avait un monsieur qui regardait dans ma direction et qui continuait" avait alors raconté le joueur.
L’auteur des faits avait ensuite été placé en garde à vue. Samedi 13 avril en fin de journée, le parquet de Dijon indiquait que cette garde à vue était prolongée. "Une enquête de flagrance est en cours et une personne est actuellement en garde à vue à la suite de ces faits. Sa garde à vue va faire l'objet d'une prolongation ce soir, afin de permettre la poursuite des investigations", a écrit le procureur de la République, Eric Mathais, dans un communiqué publié sur Twitter. Dimanche matin, l'homme était toujours en garde à vue.
communiqué presse du procureur de Dijon
— Eric MATHAIS procureur de Dijon (@ProcureurDijon) 13 avril 2019
enquête en cours cris à caractère raciste
du 13 avril 2019 19h00 https://t.co/DxaZACz32H
Un statut de témoin assisté
Selon les informations de France 3 Bourgogne Franche-Comté, l'auteur des faits a été présenté au parquet à l'issue de sa garde à vue dimanche. Eric Mathais, le procureur de la République de Dijon, a demandé une mise en examen et un placement sous contrôle judiciaire.
Le magistrat instructeur du dossier, a refusé la requête du procureur de la République, et a placé le supporter sous le statut de témoin assisté.
Qu'est ce qu'un témoin assisté ?
Le témoin assisté est une personne mise en cause dans une affaire pénale, sans être mise en examen. D'après la loi sur la présemption d'innocence de 2000 : " C'est un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et de mis en examen. Il offre certaines garanties par rapport au statut de simple témoin mais les éléments à charge sont moins lourds que pour une mise en examen."
Dans un communiqué paru dimanche soir, le procureur de la République de Dijon, a confirmé que "le parquet envisage l'exercice d'une voie de recours". Eric Mathais avait demandé une mise en examen pour "provocaion publique à la haine ou à la violence, en raison de l'origine ou de la prétendue race, par paroles ou images" et "provocation à la haine ou à la violence lors d'une manifestation sportive".
Vers une interdiction de stade d'une durée de cinq ans ?
L’auteur des faits serait âgé de 22 ans et serait membre d’un groupe de supporters dijonnais appelé le Lingon’s Boys. Déjà connu des services de police pour des bagarres en marge de matchs de football, il aurait été alcoolisé le soir du match Dijon-Amiens. Il risque un an de prison, assorti d'une interdiction de stade pour une durée de 5 ans.Dès la fin de la rencontre, Prince Gouano annonçait qu’il ne souhaitait pas porter plainte. En revanche, le club de Dijon a décidé de donner des suites judiciaires "contre l'individu qui a fait cette chose inadmissible".
Suite à cet incident, le capitaine amiénois a reçu une vague de soutien sur les réseaux sociaux de la part de joueurs, de supporters mais aussi de plusieurs ministres.
Un reportage de Sylvain Bouillot :