Lundi 26 juin, lors d’une réunion du conseil municipal, la position du maire de Camon, Jean-Claude Renaux, a suscité la colère des opposants, en rejetant une demande de consultation des électeurs, soutenue par près de 500 camonais inscrits sur les listes électorales. Une demande initiée par l’association "Denise Verte", qui s’oppose au projet de construction près d’une zone humide classée Natura 2 000.
500 signatures ont été recueillies. Cela représente 15% des électeurs de Camon, soit plus que les 10% nécessaires à une demande de consultation citoyenne. "Et combien de sympathisants qui n’osent pas signer, car en attente de place en crèche, de délivrance d’un permis de construire ou parce qu’un proche travaille à la mairie ?", écrit le collectif "Denise Verte" sur ses réseaux sociaux.
Mais lors du dernier conseil municipal, le maire communiste Jean-Claude Renaux a balayé cette demande, arguant que la modification du plan local d’urbanisme (PLU) relevait de sa compétence en tant que maire et non du conseil municipal, il ajoute : "Je ne soumettrai pas un point de délibération sur une demande qui ne peut aboutir à retirer les droits à construire sur cette parcelle octroyés au promoteur après une demande de permis de construire. Cela mettrait en défaut la commune, légalement et financièrement. Une procédure est en cours auprès du tribunal administratif, qui rendra ses conclusions."
Un projet de 31 logements contesté
Le projet contesté concerne la construction de 31 logements sur une parcelle de 4 000 m², à quelques mètres du marais des bœufs, une zone humide classée. Les opposants craignent que cette structure imposante de 15 mètres de haut et comprenant 54 places de parking ne gâche le paysage naturel et ne porte atteinte à l'écosystème de la zone.
Selon le collectif, le projet "défigure un site remarquable, apprécié de tous, avec une typologie d'immeuble de 15 mètres de haut inédite dans le secteur et privatise pour quelques-uns cet espace naturel, en bord de fleuve, dans le périmètre des Hortillonnages, sur une zone qui fait office de bassin de rétention pour la Somme". La "Denise Verte" craint également que le projet accentue la congestion automobile, et ouvre la porte à d'autres projets le long du fleuve, sur des "sites naturels tout aussi remarquables par l'appât du gain de quelques promoteurs."
Un recours devant le tribunal administratif examiné en septembre
Le maire a justifié sa position en affirmant qu'il ne voulait pas porter atteinte aux droits acquis par les promoteurs et qu'il se conformait au droit des collectivités territoriales. Selon lui, "le canal de la Somme marque la ligne de démarcation entre l'espace naturel des marais et la ville, et ce terrain est à côté de la ville, il a toujours été constructible."
Il a également mentionné d'autres projets de préservation de l'environnement, notamment la sanctuarisation de 5 hectares autour de la commune et l'engagement en faveur d'un urbanisme durable.
Le recours déposé par "Denise Verte" sera examiné par le tribunal administratif le 19 septembre, laissant ainsi la justice se prononcer sur cette affaire.