Fête du vélo à Abbeville, conférence sur l'histoire du cyclisme et des vélodromes à Amiens, fête de la vélo-maritime au Crotoy… En ce mois du vélo, les cyclistes picards seront comblés. L'occasion de se pencher sur les évolutions de la pratique et sur la place du vélo dans le paysage urbain amiénois.
"On a l'impression qu'il y a plus de vélos dans Amiens, même si nous n'avons pas fait de comptage", remarque Paul Moitier, président de Véloxyègne, une association créée en 1994 pour promouvoir la bicyclette comme moyen de transport dans la ville d'Amiens.
"De plus en plus de vélos cargo"
Il a notamment noté la présence "de plus en plus de vélos cargo qui sont utilisés par des artisans ou qui permettent à des familles de se passer d'une voiture". Une particularité qui "montre une évolution des pratiques" selon lui.
On espère que ça va continuer, car l'usage du vélo est encore minoritaire et loin des pratiques de la Belgique et des Pays-Bas.
Paul Moitier, président de l'association amiénoise Véloxyègne depuis 2021
En ce mois du vélo, de nombreuses manifestations sont organisées en Picardie ce week-end du 18/19 mai 2024 pour célébrer ce mode de transport : fête du vélo à Abbeville, conférence sur l'histoire du cyclisme et des vélodromes à Amiens, début du festival du vélo à Beauvais et dans le Beauvaisis qui doit durer jusqu'au 26 mai, mais aussi fête de la vélo-maritime au Crotoy.
Le vélo, très adapté à la ville...
L'engouement pour le vélo se reflète dans le nombre d'adhérents à l'association Véloxygène, qui atteint plus de 400 personnes en ce mois de mai 2024. "On n'a jamais été aussi nombreux", se réjouit Paul Moitier.
Et si les Amiénois se convertissent au vélo, les raisons de ce changement de pratique sont multiples. "C'est pratique, rapide, et cela permet de faire de l'exercice. Et de plus en plus de personnes font du vélo par engagement écologique", énumère le président de Véloxygène.
"C'est aussi économique, ne prend pas de place, évite d'avoir la problématique du stationnement d'une voiture, et c'est très adapté à la ville", appuie-t-il.
... si les pistes sont sécurisées
Le principal frein à l'adoption du vélo reste le sentiment d'insécurité. Véloxyègne milite donc depuis des années pour la construction de pistes cyclables continues et sécurisées.
Paul Moitier salue une ambition politique en faveur du vélo plus importante depuis deux-trois ans à Amiens avec de nombreux aménagements urbains (construction de pistes continues et sécurisées, généralisation de la limitation à 30 km/h dans le centre-ville, mise à double sens des pistes cyclables).
Amiens est passée de 47 km de voies dédiées au vélo (pistes et voies vertes) en 2023 à 90 km en 2024, selon les résultats de l'analyse comparative de données réalisée par l'application Geovelo en janvier 2024.
La nécessité de démultiplier le réseau de pistes cyclables
En revanche, l'association Véloxygène souhaite que le réseau de pistes cyclables sécurisées soit déployé "le plus rapidement possible". "On attend qu'il soit démultiplié pour que ce réseau soit continu. Cela permettra de booster la pratique", estime Paul Moitier.
Car il existe à Amiens de nombreux axes où il reste compliqué de faire du vélo sans se mettre en danger, comme rue d'Abbeville ou chaussée Jules Ferry. "On dit souvent qu'une ville qui est cyclable, c'est une ville dans laquelle les enfants peuvent aller seul à l'école à vélo. Aujourd'hui, l'absence de suffisamment de pistes cyclables est un frein à la pratique", constate le président de Véloxygène.
L'association a également des attentes sur l'effort de prévention et sur les sanctions que Paul Moitier aimerait voir "plus importantes à l'encontre des comportements les plus dangereux".