Relégation en Ligue 2 : onze parlementaires de tous bords politiques s'allient pour sauver l’Amiens SC et le Toulouse FC

Dans un courrier adressé à la ministre des Sports Roxana Maracineanu, onze députés et sénateurs de la Somme et de Haute-Garonne, de tous bords politiques confondus, demandent le maintien de l’Amiens SC et du Toulouse FC en Ligue 1 grâce à l'instauration d'un championnat à 22 clubs.
 

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C’est une lettre adressée à la ministre des Sports et co-signée par des élus issus de différents partis politiques, de La France Insoumise aux Républicains en passant par le PS, le Modem ou l'UDI. Une forme d’union sacrée entre huit sénateurs et députés de la Somme, et trois autres de Haute-Garonne, rassemblés pour défendre le club de football de leur territoire.

Pour mieux comprendre cette démarche, il faut revenir au 28 avril dernier, date à laquelle le Premier ministre Edouard Philippe présente la stratégie nationale de déconfinement à l’Assemblée Nationale. Dans son discours, il évoque notamment l’impossibilité de reprendre la saison des sports professionnels, brutalement arrêtée par l’épidémie de coronavirus.

Quelques jours plus tard, la décision du Conseil d’Administration de la Ligue de football professionnel est sans appel. Il décide, sans attendre le vote de son Assemblée générale, de rétrograder administrativement l’Amiens SC et le Toulouse FC, repectivement 19ème et 20ème au classement de Ligue 1 après 28 journées de championnat sur les 38 prévues.
 

"Une décision injuste et hâtive"

C’est après une discussion avec Bernard Joannin, président de l’Amiens SC, que Stéphane Demilly, député UDI de la Somme, prend l’initiative d’écrire à la ministre des Sports Roxana Maracineanu.

Au final, dix autres élus de la Somme et de Haute-Garonne se joignent à lui. "J’ai appelé tous les collègues parlementaires avec qui j’entretenais de bons rapports". Tous acceptent de co-signer cette lettre, où ils dénoncent notamment une "décision particulièrement injuste et hâtive."
 
Parmi eux, le député FI François Ruffin ou encore Barbara Pompili, élue LREM dans la Somme, qui évoque "une décision qui aurait mérité d’être un peu plus réfléchie et concertée". De son côté, Stéphane Demilly juge ce choix "inacceptable en termes d’éthique sportive".

En effet, il restait près d’un quart des rencontres à disputer lors de l’arrêt du championnat. "Ils se trouvaient à la plus mauvaise place au plus mauvais moment", affirme Stéphane Demilly dans sa lettre, jugeant que les clubs d’Amiens et de Toulouse pouvaient encore "espérer évoluer dans le classement".

De fait, les élus proposent un championnat exceptionnel à 22 clubs pour la saison prochaine. "On ne veut pas remettre en cause la montée de ceux qui se sont battus en Ligue 2, affirme Barbara Pompili. L’idée est plutôt de dire que pour ceux qui étaient en bas de classement, il restait suffisamment de rencontres pour espérer remonter."
 

Des conséquences économiques

L’autre argument de taille avancé est celui des retombées économiques pour un territoire dont le club est en Ligue 1. Pour Barbara Pompili, "le fait d’être en Ligue 1 entraîne un certain nombre de recettes. Faire croire qu’il n’y a pas d’impact économique au fait de descendre en Ligue 2 serait une erreur d’analyse."

Un avis que partage Stéphane Demilly, selon qui "un club de football est une entreprise, autour de laquelle beaucoup de monde gravite tels que les annonceurs ou les sponsors. Cela génère toute une économie indirecte."

Par ailleurs, les deux députés de la Somme mettent en avant le rayonnement qu’une place en Ligue 1 peut offrir à une ville. "Que ça nous plaise ou pas, cela a du sens pour un territoire d’avoir un club en Ligue 1, d’un point de vue économique mais aussi en termes de fierté de son territoire." Selon Barbara Pompili, une telle décision est d’autant plus difficile à accepter dans le climat actuel : "Cette décision a fait du mal à beaucoup de gens."
 
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