À Salouël, près d'Amiens, l'événement "Swing ton handicap Junior" a permis à des jeunes en situation de handicap, mais aussi valides, de s'initier au Golf. Les objectifs, entre autres : promouvoir le paragolf et sensibiliser au handicap.
150 jeunes porteurs de différents handicaps se sont initiés à la pratique du golf ce 28 juin à Salouël (Somme) lors de la troisième édition de l'événement "Swing ton handicap Junior". L’objectif de ce projet est de promouvoir le paragolf et sensibiliser au handicap grâce à la rencontre de différents publics.
"On y accueille des enfants valides et des enfants en situation de handicap", explique Françoise Pauquet, responsable de la commission Paragolf de la Ligue de Golf des Hauts-de-France.
Cet événement a permis à Armand, 11 ans, d'en faire pour la première fois et de se rendre compte que ce sport lui plaisait : "c'est bien, on profite, on joue ensemble". De son côté, Elise, 13 ans, en fauteuil roulant, se félicite d'avoir "appris à viser la boule droite dans le trou" avant d'ajouter : "c'est très bien pour les personnes comme moi, de pouvoir en faire comme les autres."
"La grosse problématique pour pratiquer ce sport, c'est l'accessibilité"
Une dizaine de jeux et ateliers étaient proposés "de façon à changer le regard sur le handicap et à permettre à tous ces enfants de passer un très bon après-midi".
Les enjeux d'un tel événement sont nombreux. Il s'agit "d'ouvrir le golf à un plus large public, sensibiliser au handicap, se réjouit Françoise Pauquet. Et puis surtout, partager ensemble cette activité qu'est le golf qui se fait dans un cadre magnifique en plein air. Les enfants, pour les avoir accueillis durant de nombreuses éditions, sont toujours ravis, ils n'ont pas l'habitude de pratiquer cette activité !"
Elle note que la "grosse problématique pour pratiquer ce sport, c'est l'accessibilité. Tous les golfs ne sont pas forcément équipés pour accueillir des enfants en fauteuil roulant, par exemple". Mais la responsable de la commission paragolf précise qu'il existe aussi bien des handicaps visibles que non visibles : "cette activité est adaptée à la majorité des jeunes en situation de handicap et à travers ce type de projets, c'est vraiment ce qu'on cherche à montrer".
"Une belle équipe de bénévoles"
Pour Patrick Houriez, vice-président du club de golf de Salouël, accueillir cet événement était "très important", d'autant plus qu'il s'agit d'une première dans la Somme. "Ça a été déjà fait dans les Hauts-de-France du côté de Lille, ça a aussi été fait à Saint-Omer", détaille-t-il. "Pour nous, ça a été un bon moyen de sensibiliser tous les adhérents et les jeunes" et de "faire comprendre que même avec une situation de handicap, on peut quand même s'amuser et faire du golf".
Cet événement de taille a demandé une forte mobilisation avec "une belle équipe de bénévoles qui est composée d'étudiants de facs de sports, on a des étudiants qui étaient déjà sur le projet et qui reviennent cette année parce que ça leur a plu, et on a une belle équipe de bénévoles du golf de Salouël" qui les épaule dans l'animation des ateliers mis en place sur le parcours.
"Il y a d'une part les accompagnateurs des jeunes dans les établissements spécialisés" explique Patrick Houriez. Le club a également mobilisé un "bon nombre de bénévoles" qui "sont là, qui ont participé à l'organisation du terrain, et qui encadrent chaque groupe de chaque atelier". De jeunes golfeurs étaient également présents.
Alexandre Augsto, un paragolfeur de 15 ans engagé comme parrain
Pour Alexandre Augusto, paragolfeur de 15 ans et parrain de l'événement, le message est clair : "le golf est un sport qui - ça dépend des handicaps - est quand même relativement facile d'accès et ce n'est pas parce qu'on a forcément une prothèse et qu'on ne peut pas jouer, faire du golf et jouer au sport en général".
Il veut aussi montrer aux jeunes qu'il est possible de faire "le maximum", en fonction de son handicap, évidemment.
Lui a commencé le golf vers ses "4-5 ans". Les débuts étaient compliqués "avec la prothèse pour marcher, tenir l'équilibre, mais j'ai eu un très bon prof, Bruno Dachicourt, qui m'a vraiment bien appris avec le handicap à bien faire les choses, et maintenant, ça ne me gêne plus du tout pour la pratique"
Ce qu'il apprécie dans le golf, c'est le fait d'être "le seul maître de notre jeu", c'est-à-dire que s'il rate une balle, "il n'y a que moi qui suis en tort". Il prend l'exemple d'un match de tennis : "on peut dire que l'adversaire en question nous a fait une balle superbe qui aurait été impossible à envoyer alors que là, on est le seul qui peut nous battre, on joue contre nous-même".
"On a des projets qui se développent"
Au-delà de ce type d'après-midi, "on a des projets qui se développent", souligne Françoise Pauquet. Cet été, le golf de Salouël va accueillir des centres aux mois de juillet et d'août "pour leur faire pratiquer le golf et nous aussi, notre objectif, c'est de créer des écoles de golf adaptées aux enfants en situation de handicap".
Sa commission travaille "beaucoup à la Ligue et à la Fédération française de golf sur ce type de projets de développement" avec des financements du comité paralympique, par exemple. "On est vraiment dans cette dynamique-là", conclut-elle.
Avec Noelie Mesange / FTV