Le nouveau dispositif Pass rail permet aux jeunes de 16 à 27 ans de bénéficier de trajets en train illimités et gratuits tout l’été moyennant 49 euros. Une formule que testent actuellement de nombreux jeunes. Anatole, que nous avons rencontré à la gare d’Amiens, a voulu tenter l’aventure d’un tour de France.
Anatole est parti de La Rochelle mi-juillet, il est remonté par la côte bretonne, puis la côte normande, où il est passé par Cherbourg, Caen et Rouen. Un premier périple qui l’a mené jusqu’à Amiens, lundi 23 juillet, une ville étape dans son tour de France, où nous avons rencontré ce voyageur.
31 villes en 31 jours, c’est un challenge que ce jeune Lyonnais de 23 ans a décidé de relever, son Pass rail en poche. "J’ai toujours été fan de l’émission "J’irai dormir chez vous" et je me suis dit que je le ferai quand j’aurai le temps. Le Pass rail me permet de faire le tour de France. J’en ai juste pour 49 euros. Ensuite, il me suffit de trouver des gens chez qui dormir", raconte Anatole Papin.
Un nouveau dispositif pour les jeunes
Lancé cette année, le Pass rail, financé par l’État et la Région, permet aux jeunes, entre 16 et 27 ans, de voyager en illimité dans toute la France dans les TER et les Intercités de la SNCF. L’offre est valable du 1ᵉʳ juillet au 31 août 2024 et propose aux jeunes de réserver simultanément jusqu’à six trajets à l’avance.
Au fur et à mesure des étapes effectués, le jeune peut à nouveau réserver de nouveaux voyages. "C’est une offre qui fonctionne bien. Cela permet de profiter de trajets de grande proximité, ou aller partout en France, et de prendre des trains de nuit pour aller plus vite. L’objectif est de vivre des expériences pour tous les jeunes et en particulier, ceux qui n’auraient pas les moyens", explique Mathieu Maucort, délégué interministériel à la Jeunesse.
Cette formule, à destination des jeunes, avait déjà été testée par la SNCF. "Il y a trois ans, au moment du Covid, nous avions lancé des Pass TER. 80 000 jeunes en avaient bénéficié et pour cette année, on l’a étendu aux Intercités et on a déjà presque doublé les ventes", indique Mathieu Maucort.
"J'ai le luxe d'avoir le temps"
Anatole est bien décidé à profiter du dispositif, qu’il compte rentabiliser au maximum. Cet habitué des TER a déjà fait ses calculs. "Sans le Pass rail, j’en aurais pour près de 800 euros de billets pour faire le tour de France. Après mon arrêt à Lille, je poursuivrai à Reims et ensuite, je me dirige vers la frontière est, l'Alsace, puis Besançon et Dijon et je descendrai dans le sud à Avignon, Marseille, Nîmes, Montpellier. Enfin, je remonterai vers la côte Atlantique jusqu’à La Rochelle, mon point de départ", décrit Anatole.
Une longue liste de villes, de gares et de correspondances, le revers de la médaille lorsque l'on voyage en TER. "C’est très long. Pour faire Lille-Reims, par exemple, je dois prendre six correspondances, neuf heures de trajet en tout. Mon compte réservation est déjà plein. Il est finalement assez difficile de réserver des trains bien à l’avance. Mais j’ai le luxe d’avoir le temps", explique cet étudiant en fin d’études d’ingénieur.
J’aborde les gens dans la rue et je leur demande de m’héberger. Je les paie en histoires, en récit de mon voyage.
Anatole Papin, jeune voyageur
Un luxe qu’il s’octroie pendant ses vacances avant de chercher du travail et un appartement. Si son projet est très économique, il nécessite de l’imagination et une bonne dose d’astuce pour trouver des lieux où dormir chaque jour soir. "Certaines connaissances et amis m’ont donné des contacts sur mon parcours et j’ai aussi posté des annonces sur les réseaux sociaux. À Amiens, j’ai pu dormir chez des gens qui m’ont répondu. Sinon, j’aborde les gens dans la rue et je leur présente mon projet. Je leur demande de m’héberger et je les paie en histoires, en récit de mon voyage", s’amuse Anatole. Lui cherche l’aventure et la découverte. "Je ne sais jamais où je vais dormir. Je ne prévois que la destination. Cela me permet de faire des rencontres et de visiter. J’essaie toujours de trouver des gens pour me faire découvrir leur ville."
Pour Anatole, l’aventure pourrait se poursuivre l’été prochain. "J’aimerais beaucoup faire le tour d’Europe et après peut-être un tour du monde."
Le Pass rail a déjà profité à 130 000 personnes. L’année prochaine, la formule pourrait évoluer. "L’objectif est d’améliorer le dispositif en incluant la région Ile-de-France. Cette année, seule la destination et le départ de Paris est possible, mais on ne peut pas y faire de trajets à l’intérieur à cause des Jeux olympiques avec le Pass. On réfléchit aussi à proposer des recommandations mapping sur le site SNCF. Et l’idée serait peut-être d’étendre le dispositif au mois de septembre, voire toute l’année", annonce Mathieu Maucort.
Avec Enza Benocci / FTV