Il y 32 ans, le 29 décembre 1991, la flamme olympique illuminait plus de 20 000 spectateurs, au parc de la Hotoie, à Amiens. Elle parcourait alors la France en direction d’Albertville, lieu des Jeux olympiques d'hiver, deux mois plus tard, en février 1992.
Des combinaisons blanches pour les porteurs de la flamme, des doudounes grises brillantes pour les techniciens du flambeau. Les images nous replongent au début des années 90, le 29 décembre 1991 précisément.
Arrivée depuis Olympie le 13 décembre à Paris, elle passe en Picardie lors d’un voyage de 57 jours à travers la France, devant la mener à la vasque olympique d’Albertville, le 8 février 1992. Elle symbolisera alors le coup d'envoi des XVIes Jeux olympiques d'hiver, les troisièmes organisés par la France.
Elle est considérée comme une haute personnalité
Jacques la GarrigueDirecteur du convoi de la flamme olympique
À l'époque, Daniel Louvard, l'un des techniciens en charge du flambeau, explique comment la flamme venue de Grèce est préservée. "Nous avons quatre lampes de mineur. Toutes les huit heures, c'est-à-dire 7 heures, 15 heures et 23 heures, on transfère la flamme d'une lampe sur une autre lampe."
En journée, lors des relais, celle-ci reçoit une haute protection. Jacques la Garrigue, directeur du convoi de la flamme olympique, détaille celle-ci. "Elle est considérée comme une haute personnalité." Dans le convoi, à bord d'une voiture, "elle est protégée par les CRS qui assurent une garde à vue tout au long de la journée."
Au total, huit CRS sont chargés de la surveiller. En 1991, ce que l'on craint surtout, ce sont des débordements d'admirateurs. Mais l'un d'eux assure n'avoir rencontré aucun "problème majeur".
68 relayeurs dans la Somme
Le 29 décembre 1991, la flamme part depuis Rouen. Elle remonte la Somme en direction d'Amiens, grâce à 68 relayeurs, effectuant un kilomètre chacun. Dans chaque commune, le scénario se répète, les porteurs fendent la foule amassée, comme un jour de passage du Tour de France.
Elle passe notamment par Hornoy-le-Bourg où se trouve Jean-Paul Quioc, le responsable du tracé. Ce jour-là, il déclare : "ce qui gonfle totalement les troupes, c'est l'accueil extraordinaire, l'enthousiasme tout au long de l'opération".
Un jeune de 15 ans embrase la vasque d'Amiens
Philippe Thomas, 15 ans, est le dernier porteur de la journée. À 19 heures, Il est chargé d'allumer la vasque, au Parc de l'Hotoie. Ses mots pour décrire l'intérêt de l'événement raisonnent avec l'actualité d'aujourd’hui, plus de 30 après. "C'est le rendez-vous de toutes les nations […] Je pense dans une période qui est un peu dure, de rallier les nations entre elles, c'est plutôt une bonne idée. Puis, c'est un grand un moment sportif."
Après une nuit à l’hôtel de ville, le 30 décembre, la flamme a repris son périple dans l’après-midi, direction Arras en passant par Albert et Bapaume. C'est le plus jeune postier d'Amiens qui a eu l’honneur ce jour-là de porter le flambeau lors du premier kilomètre.
Durant les 57 jours, 2 000 communes ont été traversées. En 2024, la flamme parcourra la France durant plus de deux mois, à travers 66 étapes jusqu'à la vasque finale, présente à Paris.