"C'est exceptionnel, c'est une chose à vivre" : l'élite de la pêche au coup réunie dans la Somme pour son championnat de France

45 pêcheurs de haut niveau vont s'affronter jusqu'à dimanche depuis les berges du canal du nord : la Somme accueille le championnat de France de pêche au coup. La fédération de pêche de loisir du département espère que de nombreux pêcheurs amateurs viendront assister aux quatre heures d'épreuves quotidiennes.

"C'est le gratin !", s'enthousiasme Michel Blanchard, président de la fédération de pêche de la Somme, lorsqu'il évoque les compétiteurs rassemblés dans l'est du département ce weekend. 

C'est en effet la première fois que le championnat de France de pêche au coup, première division, est organisé ici par la Fédération française de pêche sportive. Du 4 au 6 octobre, pendant quatre heures par jour, 45 pêcheurs de haut niveau vont s'affronter à Rouy-le-Grand, près de Nesle. "Et ils ne se font pas de cadeaux !", ajoute Michel Blanchard.

Coup de projecteur sur la vallée de la Somme 

Gardons, perches et autres brèmes n'ont qu'à bien se tenir : le but de ce concours national est tout simplement de pêcher le plus de poissons possible. Plus précisément, la plus grande quantité de chair de poisson, car c'est une pesée quotidienne qui viendra départager les compétiteurs.  

Chaque jour, les emplacements (ou coups, d'où la pêche au coup) sont tirés au sort, car tous ne sont pas égaux. C'est pour cela qu'il est difficile d'établir des pronostics sur le vainqueur du concours. "Ce n'est pas toujours le meilleur qui gagne", constate Michel Blanchard. 

Il est ravi que la Somme ait été choisie cette année par la fédération nationale de pêche sportive. "C'est un honneur pour nous, souligne-t-il. Notre département est très poissonneux, nous avons une vallée magnifique avec des poissons partout et un peu plus de 20 000 pêcheurs !" Il espère que l'événement participera à la promotion de la Somme auprès de pêcheurs d'autres départements.

L'événement fait aussi marcher l'hébergement local dans une période creuse, car beaucoup sont arrivés avant l'événement. "Certains sont arrivés depuis lundi pour s'entrainer sur les trois secteurs. Des gens viennent de Montpellier, des Landes", résume Michel Blanchard. 

Trois jours intenses

Sur les bords du canal du nord, l'ambiance est silencieuse et la concentration, maximale. Plusieurs membres de l'équipe de France sont présents parmi les compétiteurs. Il y a quinze jours à Béthune, ils ont remporté la médaille de bronze aux championnats du monde. Pour rester en première division, les pêcheurs doivent terminer dans les dix-huit premiers du classement. 

Certains sont accompagnés de leurs entraîneurs, comme Morgan Vaillant, qui coach le jeune Jonathan Clarisse pour cette première participation à un championnat de France. Son rôle : surveiller les concurrents pour conseiller son poulain, en fonction des performances des autres.

"Là, ça fait une heure qu'il pêche et il n'est pas bien du tout. Tout le monde a démarré à prendre des gobies sur le bord, les meilleurs en ont déjà une cinquantaine, une soixantaine. Lui en a à peine dix, observe Morgan Vaillant. Le bord n'a pas fonctionné, donc je lui ai dit d'essayer de prendre de plus gros poissons à la distance intermédiaire, à dix mètres. Il a pris une belle perche, un gardon, un beau gobie, mais ce n'est pas encore assez pour rattraper les autres. Il faudrait quand même que quelques poissons rentrent dans la bourriche, sinon, on est mal barrés."

Il espère que les trois prochaines heures seront plus fructueuses. Le duo a pourtant la meilleure place, en théorie, c'est-à-dire la position la plus en amont, où les poissons arrivent en premier. Mais "la pêche, c'est la pêche !", résume Morgan Vaillant.

Même si la performance n'est pas au rendez-vous, Jonathan Clarisse profite à fond de ce premier championnat. "C'est exceptionnel, c'est une chose à vivre. Après, beaucoup ne font pas les championnats et sont très forts aussi, reconnait Jonathan Clarisse. Mais même si je ne réussis pas, j'en garderai un bon souvenir."

Des souvenirs que la fédération de pêche espère partager avec les pêcheurs de loisir et les promeneurs locaux. "Il y aura aussi le pêcheur du dimanche qui vient s'inspirer un peu pour se perfectionner", espère Michel Blanchard. Le championnat se déroule tous les jours entre midi et 16 heures, les résultats du concours seront quant à eux connu dimanche 6 octobre, à 18 heures, après la pesée finale. 

Avec Jules Beaucamp / FTV