"C'est la vie du village" : des clients se mobilisent pour sauver le dernier café de Chépy dans la Somme

À Chépy dans le Vimeu, le seul café de la commune cherche un repreneur. Un salarié est sur le coup, mais il n'a pas les moyens d'acheter l'établissement. Des clients viennent de lancer une cagnotte en ligne.

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C'est un café qui porte bien son nom : l'Espérance. À Chépy dans la Somme, l'avenir de cet établissement, vieux de près de deux cents ans, est incertain. La commune de 1 400 habitants pourrait perdre son dernier bar-tabac-PMU.

Ce café, c'est d'abord une histoire de famille et de femmes. Valérie Dhier est aux commandes depuis 38 ans comme sa mère et sa grand-mère avant elle : "C'est ma grand-mère qui a créé le tabac. J'ai toujours bien aimé. D'ailleurs, à 11 ans, je servais avec ma mère." Mais la gérante a décidé de vendre et peine à transmettre l'établissement familial.

Le salarié est intéressé

Une seule personne s'est montrée intéressée : Dominique Poix. Originaire de la Somme, l'homme de 50 ans travaille dans le café depuis un an et a déjà de l'expérience dans la restauration : "Acheter le bar, ça serait l'aboutissement de mes 30 ans dans le métier. [...] Je me sens tellement bien ici. J'ai été bien accueilli." Et pour le commerce, Dominique ne manque pas d'idées : il projette de louer une partie de l'établissement pour des événements privés et de créer des chambres d'hôtes.

S'il est déjà ici comme chez lui et a été adopté par les clients, Dominique manque de trésorerie : au moins 20 000 euros. Pour sauver leur café, les clients ont donc ouvert une cagnotte en ligne. Une attention qui touche le salarié : "Au-delà de la cagnotte, ce que j'apprécie, c'est surtout l'engouement des gens, l'encouragement des clients. [...] C'est ça le plus important." Pour le moment, à la mi-février, 2 000 euros ont été récoltés.

Voir ce commerce de proximité disparaître est "inimaginable" pour certains habitués. "Ça serait vraiment dommage que ça ferme parce que c'est la vie du village", lance Eliane, 83 ans. De son côté, l'actuelle patronne, Valérie, veut voir son café continuer à tourner et se projette déjà dans les prochains mois : "Je pense qu'à long terme, ça va me faire drôle. Je viendrai toujours boire mon café. C'est mon rituel. C'est parce qu'on a été élevé là-dedans."

En France, plus d'une commune sur deux n'a pas de café.

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