Les chasseurs de gibier d'eau de la Somme réclament des dérogations : "il n'y a pas de mal à s'isoler dans sa hutte"

Ils étaient environ 300 réunis mercredi 4 novembre à Saint-Valery-sur-Somme, les chasseurs de gibier d'eau voudraient pouvoir continuer à aller chasser malgré le confinement. Ils demandent de pouvoir bénéficier d'une dérogation comme pour la chasse au grand gibier.

La colère monte du côté des chasseurs de gibier d'eau de la baie de Somme. À l'initiative d'un collectif de "chasseurs en colère" créé spontanément mercredi 4 novembre, environ 300 chasseurs se sont réunis sur le parking d'un supermarché de Saint-Valery-sur-Somme. 

"Le collectif s'est créé dans l'après-midi et le soir on était déjà des centaines, indique Nicolas Lottin, président de l’association des chasseurs de gibiers d’eau de la baie de Somme et ex conseiller général. Cela montre bien qu'il y a un malaise."
 
À l'origine de cette colère, ce reconfinement qui les prive de pouvoir aller chasser. Si des dérogations sont accordées pour les chasseurs de gros gibiers, les chasseurs de gibiers d'eau sont priés de rester chez eux. Une différence de traitement qu'ils vivent de plus en plus mal. "Je sens beaucoup de mépris de la part des gens qui nous gouvernent. La chasse au gros, c'est plutôt pour les gros portefeuilles vous voyez", déplore Nicolas Lottin. 

"Cet été les touristes c'était open bar et maintenant on paye plein pot

Principale incohérence, selon les chasseurs, le fait de ne pas pouvoir pratiquer cette activité alors qu'ils sont "seuls et respectent les gestes barrières". "Je ne vois pas ce qu'il y a de mal dans le fait de s'isoler dans sa hutte. Ce matin j'ai vu les cars de ramassage scolaire, la moitié des gamins n'ont pas de masque. Idem pour les ouvriers que j'ai vu à plusieurs dans une camionette, pas de masque non plus, raconte Nicolas Lottin. Les conduites à suivre ne sont pas tenues, cet été les touristes c'était open bar et maintenant on paye plein pot."

Un sentiment partagé par Laurent Logan, président de l’association des chasseurs de gibiers d’eau du Littoral Picard sud. "Ce sont des décisions politiques débiles qui n'ont aucun sens, qu'est-ce qu'on fait de mal à se confiner dans notre hutte à un ou à deux ? On a le droit d'aller au supermarché, d'aller bosser, d'aller dans le métro à Paris et ça ça passe", déplore-t-il dans une vidéo partagée sur Facebook.
 

"On pénalise les gens, ici on n'a pas beaucoup de loisirs. C'est vraiment important pour les chasseurs, d'autant que pas mal sont au chômage partiel déjà. Les gens ne supporteront pas d'être privé de chasse d'autant qu'il ont payé leur permis, la location de leur hutte, c'est de l'argent investi, confie Nicolas Lottin. On parle des chasseurs mais c'est la même chose pour les pêcheurs, les cueilleurs... Le confinement tel qu'il est, ça ne peut pas marcher. Soit c'est le tout le monde à la maison, soit c'est tout le monde dehors."

"Je ne compte pas me défiler, j'irai à ma hutte"

Certains, comme Laurent Logan, se sont rendus dans leur hutte mercredi soir et continueront à y aller les jours prochains malgré les restrictions. "Je ne compte pas me défiler, j'irai à ma hutte, après chacun fait ce qu'il veut mais je vous conseille de faire de même", indique-t-il

Après une réunion de la commission de la chasse et de la faune sauvage, la préfète de la Somme a confirmé que seules les activités visant à réguler la faune sauvage et les espèces animales "susceptibles d'occasionner des dégâts" pourraient faire l'objet de dérogations.
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