Le 29 janvier 2002, des entrepôts d’archivages contenant des tonnes d’archives sont partis en fumée dans un incendie. 50 000 cartons de documents ont été détruits. 16 ans après, le procès devait se tenir ce matin à Amiens mais l’audience a été reportée.
Un patrimoine parti en fumée
Il y seize ans, les bâtiments de la société Intradis implantée à Roye s’embrasaient suite à une explosion. Des tonnes de documents disparaissaient dans le sinistre. Des documents comptables et administratifs appartenant à la banque Morgan, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris et l’association de la bibliothèque du film français. La destruction d’affiches, de lettres, de scénarios datant des années 30 ont constitué une perte irrémédiable pour le patrimoine cinématographique mondial.
Dans un rapport de la Direction de l’Industrie, la société Intradis avait été épinglée à l’époque pour s’être installée et avoir développé ses activités sans autorisation administrative. Seize après, le dossier est toujours à l’examen. Expertises, contre-expertises techniques, réorganisation de la société mère, multitude d’intervenants ont fait traîner les choses en longueur. Dans cette affaire, la justice n’est pas lente, elle est interminable.
Un procès improbable
Le tribunal correctionnel d’Amiens s’est penché ce matin sur ce dossier complexe pour… reporter l’affaire à une date indéterminée…Dans une bataille de procédures, les avocats de la Défense ont avancé l’argument qu’une fusion-acquisition avait eu lieu en 2017 permettant la reprise par le Groupe Iron Mountain des actifs d’Intradis. Les dirigeants d’aujourd’hui ne sont donc plus ceux de l’époque et ne pourraient pas, à ce titre, être incriminés pour des faits reprochés à leurs prédécesseurs. Taratata ont rétorqué les avocats des parties civiles. Quand on reprend une société, on ne reprend pas seulement les actifs mais aussi…les passifs, et donc il serait légitime que les dirigeants actuels rendent des comptes devant la justice.
Le Président a demandé un complément d’information afin de pouvoir un jour juger l’affaire sur le fond. On n’est pas près d’en voir le bout.
Pendant ce temps, les sociétés victimes du sinistre n’ont toujours pas été indemnisées !