Journée internationale de la fille : toujours autant d'inégalités entre filles et garçons dans les sciences

Pourquoi les inégalités entre les filles et les garçons dans les matières scientifiques perdurent ? Pourquoi y a-t-il aussi peu de salariées dans l'industrie ? Les préjugés sur le manque de compétences des filles en mathématiques débutent dès le CP. Les enseignants et les parents ont leur part de responsabilités comme le confirment plusieurs études.

Le 11 octobre est la journée internationale de la fille organisée par l’ONU. L'objectif est de parvenir à l’égalité des sexes et d'autonomiser toutes les femmes et les filles à travers le monde. On est encore loin de cet objectif quand les Nations unies donnent comme statistiques que près d'une fille sur quatre, âgée de 15 à 19 ans, dans le monde, ne suit pas d'études, n'a pas d'emploi ou de formation, contre un garçon sur dix.

Encore loin de l'égalité des sexes dans les sciences

L'organisme international s'inquiète aussi de la place des filles et des femmes dans le milieu scientifique. Au niveau mondial, le pourcentage de femmes parmi les diplômés en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques est inférieur à 15 % dans plus de deux tiers des pays. En France, ce secteur compte 30 % de femmes salariées. Si l’on regarde leur nombre dans les fonctions de direction, on tombe à 15 %.

Aurélie Carmona Bertin, directrice de l’usine PPG de Moreuil, dans la Somme, a déjoué les statistiques. Elle est à la tête de 200 salariés, alors qu'elle a moins de 30 ans, après avoir étudié à l'université technologique de Compiègne : "Je trouve cela dommage qu'il y ait aussi peu de femmes dans l'industrie. Elles ont plein de choses à apporter ! Je fais partie de l'association "Elles bougent" qui fait la promotion des sciences auprès des jeunes filles. Je vais leur ouvrir les portes de l'usine lors de la semaine de l'industrie ! Les idées des filles sont intéressantes à prendre en compte, car elles réfléchissent différemment."

Décrochage en calcul des filles dès le CP

Selon l’étude de l’observatoire des inégalités, la différence de perception entre garçons et filles concernant les mathématiques s'installe dès le primaire. Jusqu’au CP, les études montrent que les filles sont aussi bonnes en calcul que les garçons. Le décrochage s’effectue au cours d’année du CP et s’aggrave au CE1. Pour les auteurs de l’étude du Conseil supérieur de l’évaluation, cela s’expliquerait par les stéréotypes de genre véhiculés à la fois par les parents et les enseignants selon lesquels les garçons seraient plus doués pour les mathématiques que les filles.

Depuis la réforme du bac, les filles désertent encore plus les matières scientifiques. Il y a seulement 13 % de filles qui choisissent le duo physique-chimie/maths comme spécialité au BAC. C’est pourtant la voie royale pour entrer à Polytechnique, en prépa maths SUP et dans les écoles d’ingénieurs.

Quel que soit leur niveau de maîtrise, notamment en mathématiques, les filles se déclarent moins confiantes que les garçons dans toute leur scolarité, selon le ministère de l’Éducation nationale. Une étude américaine publiée dans la revue Frontiers in psychologie montre aussi que les filles sont parfaitement capables d’étudier la physique, l’ingénierie, les mathématiques ou l’informatique à condition qu’elles y croient !

Aurélie Carmona Bertin n'avait pas vraiment conscience de ces statistiques concernant l'éducation des filles : "Je suis diplômée d’un bac scientifique avec physique-chimie et mathématiques en spécialités. Mes parents travaillent dans le secteur des sciences, donc je n'ai jamais intériorisé l'idée que les métiers scientifiques n'étaient pas faits pour les filles ! Je trouve dommage que les préjugés sur la capacité des filles en sciences perdurent encore en 2023 ! C'est tellement dommage que les choses s'aggravent avec la réforme du bac."

Une dernière statistique pourrait motiver les patrons à embaucher des femmes : plus une entreprise compte de femmes à sa tête, plus elle est rentable. L’étude de l’observatoire Skema démontre que sur dix ans, les dix entreprises les plus mixtes affichent près de 300 % de croissance contre 43% pour la moyenne des entreprises du CAC 40.

durée de la vidéo : 00h12mn55s
Émission Hauts féminin du 12 octobre 2023 ©FTV

Vous pouvez revoir l'émission Hauts féminin sur la journée internationale de la fille ci-dessus, ainsi que tous les autres épisodes sur france.tv.

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