La marque Mousline devient française et annonce sa stratégie de développement : "Nous allons investir entre 13 et 20 millions d’euros dans les trois ans"

Mousline, la célèbre marque des flocons de purée produits à Rosières-en-Santerre, dans la Somme, depuis 1967, passe sous l’étendard français. Le 3 octobre 2022, le géant agroalimentaire suisse Nestlé a cédé la marque au fonds d’investissement français FNB. L’ambition de la nouvelle direction est le développement de la production, du marketing et un maintien des emplois sur site.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Jeudi 27 octobre, Mousline a présenté sa stratégie de développement avec une nouvelle équipe aux commandes. À sa tête, le nouveau président Philippe Fardel, ancien de directeur général de Nestlé Waters Bénélux depuis 2019, compte bien profiter de la notoriété de la marque pour redévelopper l’entreprise. "Ce qui nous a intéressés, c’est l’histoire de Mousline, qui a près de 60 ans et une présence à l’esprit de chacun en France. C’est une base extraordinaire pour le développement de l’entreprise", explique-t-il. 

Une relance annoncée de la production

"Une belle endormie", voici les termes que Philippe Fardel emploie pour décrire la marque. Les flocons Mousline représentent 70% du marché des purées déshydratées. Mais depuis une quinzaine d’années, elle a diminué sa production. Elle est passée de 27 000 tonnes de flocons sortis d’usine dans les années 2000, à 18 000 tonnes cette année. Et pour réveiller l’entreprise, la direction évoque plusieurs stratégies. "Nous allons investir entre 13 et 20 millions d’euros dans les trois ans pour notre service agricole et fabrication. L’enjeu est de développer notre production et de maintenir l’emploi", indique Philippe Fardel.

Un positionnement qui rassure la direction de Mousline, qui n’a pas changé avec la reprise. "C’est très rassurant pour le site car le rachat s’accompagne d’investissements sur les trois prochaines années. Ce qui va amener de nouvelles technologies et des capacités de production. Ça rassure également nos partenaires locaux, les agriculteurs et l’ancrage local", assure Hicham El Fadil, directeur de l'usine Mousline.

Un renforcement du partenariat avec les agriculteurs locaux

Des partenaires locaux essentiels pour l’entreprise qui achète majoritairement ses pommes de terre aux agriculteurs de la Somme. L’usine de Rosières-en-Santerre est la seule de l’entreprise Mousline. Elle traite avec 120 agriculteurs localisés dans un rayon de 25 kilomètres du site, qui fournissent 70% des pommes de terre transformées, soit 87 000 tonnes. Le reste provient d’Île-de-France, de Beauce et de Normandie. Un circuit court qui s’opère depuis plusieurs décennies et que la nouvelle présidence compte préserver.

Christophe Desmis fait partie de ces agriculteurs des Hauts-de-France qui approvisionnent l'usine en pommes de terre. Ses champs sont situés à quelques kilomètres de l’usine, à Vrely, dans la Somme. Sa famille est sous contrat avec Mousline depuis trois générations, et le lancement de l'entreprise en 1963. Il vend la moitié de sa production à l’entreprise, soit un quart de son chiffre d’affaires.

C’est une bonne nouvelle pour nous, pour le territoire et pour la profession.

Christophe Desmis, agriculteur à Vrery, dans la Somme

L’engagement de la marque de conserver ses liens avec ses partenaires agricoles rassure cet exploitant, qui, comme ses collègues de la région, a été impacté par la sécheresse. "C’est une bonne nouvelle pour nous, pour le territoire et pour la profession. Pour un grand nombre d’agriculteurs qui produisent des pommes de terre, Mousline représente un débouché et c’est une activité économique importante pour toute la région", explique Christophe Desmis.

Mousline promet des innovations avec de nouvelles recettes. L’agriculteur espère que ce projet renforce le partenariat avec les agriculteurs. "Ce sont des perspectives de développement et de nouveaux produits à base de pommes de terre. Ici, il y a un bassin de production important. Aucune autre région de France ne rivalise avec nous. Grâce à nos pommes de terre, Mousline pourra fabriquer des frites, des chips et autre produits. On n’est pas au bout du développement", ajoute l’agriculteur.

Un développement international

Autre priorité pour la nouvelle équipe de Mousline : le développement à l’international. La marque est déjà présente dans plusieurs pays, essentiellement en Allemagne sous la marque Pürell, en Espagne, aux Pays-Bas ou encore au Portugal sous la marque Maggi. L’export représente environ 25% du chiffre d’affaires. "Notre ambition est d’abord de nous renforcer dans les pays où notre présence reste faible,, mais où nous avons une forte marge de croissance potentielle comme en Italie, en Grèce, au Chili, en Argentine ou encore en Bolivie. Nous allons donc nous concentrer prioritairement sur ces marchés, aussi bien en grandes surfaces qu’en restauration hors foyer", indique Philippe Fardel.

Mousline veut voir son chiffre d'affaires, aujourd'hui estimé à 80 millions d'euros, repartir à la hausse. Un beau cadeau d'anniversaire en perspective, à l'approche des 60 ans de l'usine, célébrés en 2023.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information