Les boutiques de BBG - Bio, Bon, Gourmand, leaders des supermarchés bio dans la région Hauts-de-France, en sursis jusqu'au 13 décembre prochain. L’enseigne comptait 6 magasins répartis dans la région.
Le tribunal de commerce de Lille a statué ce mardi 18 octobre sur l'avenir de l’enseigne "BBG" (Bio, Bon, Gourmand). Le magasin de Lezennes et celui de Marquette-lez-Lille ont été mis sous observation jusqu'au 8 novembre 2022, date à laquelle les offres de reprise ne seront plus acceptées. Et ce avant la prochaine audience du 13 décembre prochain concernant aussi la holding.
Par ailleurs, la société Manco BBG située à Lezennes à été placée en liquidation judiciaire par ce même tribunal.
Pionnière dans la distribution de produits « bio » dans les zones commerciales de la région des Hauts-de-France, la marque nordiste avait vu ses deux derniers magasins être placés en redressement judiciaire en janvier dernier.
Une ascension fulgurante
L'histoire avait pourtant bien commencé en 2011. Vincent Brichet, son frère Francis et leur associé, Vincent Ghesquier, ouvrent le premier magasin BBG à Marquette-lez-Lille avec un rapide succès.
Derrière, six autres magasins, à Lezennes, Outreau, Capinghem, Hazebrouck, Seclin et Petite Foret, voient le jour. Mais en janvier dernier, ce dernier ferme définitivement après presque deux années d’exploitation, suite à un redressement judiciaire.
L’ouverture de trop
A Seclin, l'un des derniers magasins de la chaine à ouvrir baisse aussi le rideau. Les dirigeants de BBG misaient sur l’ouverture d’un service de drive, de click and collect et de livraison à domicile, en espérant rebondir sur l'effet Covid. Finalement, ce projet ne verra jamais le jour et tout le personnel sera remercié. Suivront ensuite les fermetures de Capinghem, Outreau et Hazebrouck
Bon, Bio mais trop gourmand ?
En 2019, la holding BBG continuait de se développer en Belgique avec une prise de participation majoritaire chez Sequoia, leader du bio outre-Quiévrain. Le chiffre d’affaires était alors estimé à 17 millions d’euros.
Aujourd’hui, il ne reste que deux magasins, avec plus que 25 salariés au total, l'enseigne ayant subit de plein fouet la crise du bio même si ce n'est pas la seule explication.
Le chiffre d’affaires du bio chute en effet depuis plusieurs mois, - 6 % au premier semestre 2022 par rapport à l’an dernier. une inflation galopante, mais surtout des marges excessives des distributeurs allant de 50 à 200 % sur certains produits. Certaines associations pour un "Bio éthique", dénoncent ces dérives depuis plusieurs années déjà et le consommateur lui, n'a plus confiance.
La fréquentation des magasins s'est progressivement écroulée, comme à Lezennes, où les prix se sont envolés pour atteindre par exemple 13,60 euros le kilo de tomates cerises. Moins de clients, moins de produits aussi dans les rayons. La farine bio n'est pas toujours disponible. Impossible de commander par téléphone chez le boucher traiteur du magasin car "la ligne à été coupée", explique une caissière, un peu gênée.
Jusqu'à aujourd'hui, le personnel s'interrogeait sur son avenir.
On ne nous dit rien, la direction est complètement absente, c’est frustrant, on se sent abandonné surtout que certains salariés viennent d'être embauchés. Quant au prix, ils ont toujours voulu faire de l'argent et rapidement, même moi, je n'ai pas les moyens d'acheter les produits d'ici, c'est trop cher.
Une salariée de BBG qui préfère garder l'anonymat.
Deux géants de la grande distribution se disputent la reprise
Ce mardi après-midi, lors de l'audience, le tribunal de commerce de Lille a examiné les projets de reprises des deux magasins survivants.
Le groupe Monoprix et ses magasins Naturalia pourraient faire une offre de reprise des deux magasins de la Métropole, mais le groupe Prosol, propriétaire de l’enseigne Grand Frais serait aussi sur les rangs.