C'était un lieu emblématique du monde de la boxe. Début septembre, l'école K1 boxing à Béthencourt-sur-Mer fermait définitivement ses portes après 22 ans d'activité. Retour sur l'histoire de cette salle qui a vu passer des champions de la discipline.
Il l'avait dit. Il avait prévenu au moment-même de la création de son école de boxe il y a 22 ans qu'il n'irait pas au-delà de ses 40 ans. Et qu'il fermerait le K1 boxing de Béthencourt-sur-Mer avant.
Promesse tenue début septembre. Ce lieu mythique de la boxe dans la Somme a raccroché définitivement les gants.
S'occuper de ses enfants
Personne n'a pris la relève. Mais Hubert Hédin est parti sans regret. Parce qu'il a des projets plein la tête : "Ça faisait 22 ans que j'entraînais. J'ai fait de la préparation physique et mentale de champions. Et j'ai un combat à mener les dix prochaines années : ma fille et mon fils, justifie-t-il en souriant. Pour qu'eux-mêmes deviennent peut-être des champions ! L'éducation, c'est important. Et la raison pour laquelle j'arrête."
Si la famille est importante dans l'histoire d'Hubert, le lieu dans lequel il avait installé son école de boxe l'a également été dans l'histoire de sa famille : avant qu'il ne fasse de cette friche industrielle une salle de sport, son grand-père y avait fabriqué des serrures. "Mon grand-père a travaillé ici. Lui-même a été boxeur. Il a combattu sur le ring de l'école qui était de 1972 : un Versero en bois avec des tréteaux. Et mon père a fait son stage découverte entreprise dans cette usine après son service militaire, raconte-t-il. Donc moi, fils d’ouvrier, racheter une partie du patrimoine industriel du Vimeu et trouver cette reconversion ! L’ADN un peu à la Rocky, ça correspondait parfaitement et le résultat est celui qu’on connait tous aujourd'hui."
Une école de champions
Ce résultat, c'était plus de 500 licenciés. Des boxeurs de tous âges. Et pour certains, des graines de champions, devenus des champions. "Je ne vais en citer qu’un : Stephen Bounoua ! Champion de France en 2015 ! Un enfant qui était vainqueur de la coupe de France, champion des 6 nations, je l’ai emmené jusqu’au titre mondial", se souvient-il avec un bonheur visible. C'était en mars 2019. Stephen avait alors 16 ans. Et d'ajouter : "la feuille de route, c'était la compétition et le résultat. C'est pas de la fierté. C'est vraiment un accomplissement."
Avec la fermeture de l'école de boxe, les licenciés se sont retrouvés orphelins, mais pas abandonnés. Hubert les a orientés vers le karaté club ou l’association de body building à Ault. "Les valeurs que j’ai essayé de véhiculer dans ce bâtiment, c'est le courage, les valeurs du travail et croire en ses rêves, conclut Hubert Hédin. La preuve ! Tout est possible ! Moi, j’ai réalisé les miens."
Quant à la salle aux poutres métalliques, éclairée par une grande verrière de toit, elle a déjà trouvé un repreneur : dans quelques mois, un concessionnaire de motos investira les lieux.
Édité par Jennifer Alberts / FTV