"Malheureusement, nous sommes toujours là" : les Restos du cœur mettent l'accent sur la petite enfance pour la 40ᵉ campagne

Les Restos du cœur existent depuis 40 ans et pour cette nouvelle campagne, où les inscriptions sont ouvertes depuis quinze jours, ils élargissent l'offre pour les tout-petits : leurs espaces dédiés aux bébés proposeront vêtements et aide alimentaire adaptés aux besoins des enfants jusqu'à trois ans.

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À l'espace bébé des Restos du cœur d'Amiens, ce mardi 19 novembre, c'est l'affluence. Des mamans viennent faire le plein de vêtements chauds et d'aliments pour leurs bébés. "Quand j'ai commencé, on avait 42 à 45 bébés, maintenant, on en est loin, constate François, bénévole au vestiaire des bébés depuis 25 ans. On en avait presque 200 sur la dernière campagne !"

Un chiffre qui devrait fortement augmenter cette année, mais pas uniquement à cause d'une précarité grandissante. Les Restos du cœur ont en effet décidé d'élargir l'aide pour les enfants en bas âge jusqu'à 3 ans : auparavant, à partir de douze mois, les enfants ne bénéficiaient plus d'une aide spécifique.

"On estime que l'on va avoir 30 % d'inscrits en plus"

Le barème sera aussi assoupli pour les familles monoparentales et les personnes mal-logées. Une situation qui risque de créer une forte affluence. "On estime que l'on va avoir 30 % d'inscrits en plus par rapport à l'année dernière, au niveau national, puisque l'on élargit les possibilités d'avoir accès à l'aide alimentaire. Les licenciements dont on entend parler ne vont pas arranger la précarité" se projette Gilles Sellier, responsable des Restos du cœur de la Somme.

Il souligne cependant que les accueils sont préparés à faire face et que cet élargissement des critères est bienvenu. "On estime qu'il faut six générations pour qu'une famille sorte de la précarité, donc il est important que l'on prenne l'aspect petite enfance en main, salue Gilles Sellier. Pas seulement pour la dotation alimentaire, ce que l'on veut aussi, quand on accueille une famille, c'est qu'il y ait un accompagnement pour les parents, qu'ils s'en sortent pour que les enfants ne restent pas dans une logique de précarité."

Pour accueillir ce tout jeune public, l'aide alimentaire a été repensée avec des diététiciens : lait entier en poudre, yaourts et fruits et légumes frais ont fait leur apparition aux côtés des petits pots et des couches traditionnellement distribués. Le vestiaire s'est agrandi. Une façon pour l'organisation de marquer ses quarante ans d'existence avec un geste généreux, car "malheureusement, nous sommes toujours là", observe Gilles Sellier. "Merci à eux de monter jusqu'à trois ans" réagit Alexandra, venue faire le plein pour son petit dernier de 16 mois.

La précarité des mères isolées

C'est la deuxième année consécutive qu'Alexandra bénéficie de cette aide des Restos du cœur bébé. "C'est mieux pour nous, ça nous sort une bonne épine du pied. Toutes les semaines, les couches, les fruits, les légumes, le lait, c'est un budget pour nous les mamans qui sommes seules et dans le besoin, constate Alexandra. L'alimentation devient de plus en plus chère et même pour les couches, ça sert."

Ce qu'elle apprécie aussi, c'est l'accueil chaleureux, les petites attentions des bénévoles et le contact avec d'autres personnes précaires. "On peut se comprendre entre parents, alors que la famille et les amis ne comprennent pas forcément, car ils ne sont pas dans la même situation. Ça nous remonte le moral" sourit Alexandra.

Constat partagé par Marie-Claire, maman d'une petite fille de 16 mois. "Je pense que si je n'avais pas les Restos du cœur, je ne pourrais plus donner du lait infantile en poudre à ma fille. Je serais obligée de passer au lait normal, car je n'aurais pas les finances" indique la jeune femme, qui tente de joindre les deux bouts entre une petite pension et des gardes d'enfants épisodiques. D'après l'INSEE, 39 % des mères isolées sont en situation de pauvreté dans les Hauts-de-France, en 2018, il y avait 172 000 familles monoparentales, soit 10 % de plus qu'en 2008.

Avec Marie Roussel / FTV

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